Les auteurs érotiques sont-ils des obsédés sexuels? (5ème partie)

Les auteurs érotiques sont-ils des obsédés sexuels? (5ème partie)

Publiée le 15 juin 2013  

OCTAVIE DELVAUX

Présentez-vous

Je suis Octavie Delvaux, trentenaire parisienne et auteure érotique publiée chez La Musardine et Blanche depuis 2010.

Bien que je commence à avoir une bibliographie étoffée (plus d’une trentaine de nouvelles publiées dans une douzaine de recueils, un roman), je n’ose toujours pas me qualifier d’écrivain. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce de l’humilité ? Ou plutôt le sentiment qu’aux yeux d’une majorité la littérature érotique n’en est pas vraiment une ? Un peu les deux, je pense, même si je n’adhère pas du tout à la seconde assertion.

J’écris des textes qu’on peut qualifier d’érotique depuis l’âge de 25 ans. Je me suis aperçue que cette envie correspondait à un bouleversement dans ma vie intime : la découverte du vrai plaisir, d’une sexualité sublimée. Par la suite, la plume m’a de nouveau démangée avec ma « plongée » dans l’univers sadomasochiste. Depuis, le désir de dire l’intime, dans ce qu’il peut avoir de sensuel ou de brutal, ne m’a pas quitté. J’aime mettre des mots sur les actes, les sensations ou les sentiments qui sont le plus souvent passés sous silence.  J’aime manier les extrêmes. J’aime explorer tous les domaines d’où le plaisir ou les émotions sexuelles peuvent sourdre. Je crois que je suis d’une nature très joueuse, bien que j’aborde le travail d’écrivain avec un grand sérieux.

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

L'inspiration me vient… assez facilement ! Je ne souffre pas de l’angoisse de la page blanche. J’ai toujours quelque chose à dire ! Je puise mes idées de partout : en moi, dans mes fantasmes, mes désirs, mes goûts, mes souvenirs, mes obsessions, mes répugnances aussi, parfois. Et bien sûr, et surtout dans la vie, ce que j’y observe, les anecdotes qu’on me raconte, une simple image que je vois ou qui me passe par la tête, un livre que je lis, une phrase, un mot, un spectacle auquel j’assiste, un lieu qui me parle, une ambiance, une rencontre. J’ai remarqué que certaines activités favorisaient la venue des idées : par exemple, la natation. J’adore l’eau depuis toujours, quand je nage, j’entre dans une sorte de méditation, où corps et esprit sont intimement liés, et souvent, si j’achoppe sur une scène dans mon processus de création, tout va se débloquer pendant mes brasses et je me dirais « eurêka » en sortant du bassin. C’est parfois aussi le cas dans les transports en commun…

Question travail, je dois composer avec deux aspects de ma personnalité : mon perfectionnisme et ma paresse, ce qui n’est pas simple. Par conséquent, je m’impose des plages de travail et me fixe des objectifs (tant de mots ou de pages par séance) que je parviens plus ou moins à atteindre selon les jours.  Je n’ai pas d’heure particulière pour travailler. Il faut juste que je ne sois pas dérangée. Parfois je travaille en musique, d’autres fois non. Mais une chose est sûre : je ne tiens jamais assise sur ma chaise très longtemps, je me tortille, je prends des poses acrobatiques tout en pianotant sur le clavier. 

Les jours où les mots ne viennent pas facilement, je me ménage un temps de lecture avant d’écrire, ou je fais une pause pendant le travail pour me mettre dans un « bain » littéraire. Quoi qu’il en soit, je n’écris jamais un texte d’une traite, et je relis beaucoup les bribes et les premiers jets, corrigeant sans relâche. Un texte n’est jamais parfait à mes yeux, je pourrais le modifier sans fin. Heureusement qu’il y a des échéances sinon je n’aurais jamais été capable de publier quoi que ce soit !

En  tout cas, il y a une idée reçue que je tiens à combattre : l’idée selon laquelle un processus de création artistique telle que l’écriture, sous prétexte qu’il s’agit d’une passion, ne serait qu’une source de plaisir, à plus forte raison quand on entre dans le domaine de l’érotisme. En ce qui me concerne, ce n’est pas du tout le cas. Il s’agit d’un travail, je peine en écrivant, c’est souvent une source de souffrance morale, de déceptions et de difficultés accumulées. La plaisir n’intervient que lorsqu’on est satisfait de l’œuvre produite, ce qui n’est pas toujours le cas, loin s’en faut.

De quel texte êtes-vous la plus fière?

C’est difficile à dire, car je suis une éternelle insatisfaite… Et puis tout dépend d’où on place la fierté.

Je suis heureuse et fière d’avoir su produire un roman, d’avoir su mener jusqu’au bout un travail de cette ampleur, car ce n’est pas chose facile. Donc je pourrais dire : Sex in the kitchen.

Mais ce n’est pas le texte qui représente le mieux mon intention littéraire, car il entre dans une littérature de « genre ». Un genre nouveau d’ailleurs, « l’érotico-comico-girly » que nous avons créé avec La Musardine, et auquel il a fallu que je m’adapte.

Une nouvelle comme Au cœur du bocage, une rivière, publié dans « Osez 20 histoires de sexe en vacances », et individuellement pour kindle et Kobo, est peut-être plus représentative de ma sensibilité littéraire car elle allie des thèmes qui me sont chers : la féminité, la liberté, l’amour, la nostalgie, ainsi que la transgression sexuelle. Je suis toujours un peu émue quand je la relis.

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

 Non, je n’en ai pas vraiment de croustillantes… C’est plutôt l’inverse. Je m’imagine souvent que si je fais mon « coming out » d’auteure érotique auprès de proches ou de moins proches, ils seront choqués, me verront d’un autre œil, me charrieront, et finalement, lorsque je prends mon courage à deux mains pour passer le cap… eh bien, rien de tout cela ne se produit, on me dit : « ah oui, mais c’est passionnant, ça doit être très gratifiant pour toi ». Bref, il ne se passe rien de spécial. Il faut avouer que je m’entoure de personnes très ouvertes.

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

 Non, je ne crois pas. Je ne me définis pas comme ça. Bien sûr, j’aime le sexe, depuis toujours, et je ne suis pas prude ! Je suis curieuse de toutes les « perversions » possibles.

J’ai remarqué récemment un phénomène qui va même à l’encontre de cette idée reçue… Il est vrai qu’à une époque j’étais assez torturée par mes pulsions sexuelles. J’avais comme un trop plein de désir qui occasionnait une forme de frustration perpétuelle, et, pourrait-on dire, d’obsession. Mais l’écriture m’a aidée à canaliser cela (bien que je n’aie pas commencé à écrire pour cela, du moins, pas consciemment). D’un point de vue psychanalytique, on dirait que grâce à la création érotique « je tue la chose ». Aujourd’hui, je suis beaucoup plus apaisée, et je mène une vie sexuelle normale.

Où peut-on vous retrouver ?

Sur Facebook : Octavie Delvaux et Sex in the Kitchen
Et sur mon site internet 

 

ANNE BERT

      Présentez-vous

     Je suis multiple et j’ai le goût du secret. 
     J’ai toujours écrit depuis toute petite  à ma famille, mes amis (mes ennemis, même…)  mes instituteurs, aux      choses, à dieu, au diable…
     Ma jeunesse a sans doute déterminé mon goût  viscéral pour la lecture et l’écriture car j’ai eu une enfance et      une adolescence  très bourlinguées, déménageant  chaque année, loin,  parfois deux fois par an, changeant          d’école sans cesse,  de pays  parfois, d’amis…
     Je naviguais entre la solitude,  la création de mondes intérieurs  et l’obligation de m’adapter à des réalités      toujours changeantes.
     C’est parfait pour explorer la littérature …
     Et je suis venue à l’écriture érotique pour deux raisons : réussir à écrire un premier recueil sur le sexe en      mettant en valeur la  langue française, et oser être et écrire la femme  que je suis, sans me référer à un statut      sociétal protégé de « fille », « mère », ou « épouse »…car où une femme se situe-t-elle en dehors de ces      fonctions ? Ainsi ça me laisse toujours interrogative lorsque je lis qu’une femme se dit être  « mère au foyer »…car est-ce une identité, cette fonction, cet état ?

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

Mes textes érotiques ne veulent pas raconter mes fantasmes. Ce serait réducteur et franchement absolument pas intéressant à écrire. Alors que tant d’autres  choses et d’autres gens m’inspirent. Je peux être aussi active que contemplative, je passe des heures et des heures à regarder, observer les homes et les femmes, les choses, la nature,   j’absorbe tout ça, et ça germe dans ma cervelle, une idée de roman peut partir d’un mot, d’un regard, d’une bouche, d’une conversation, d’un tableau, d’une musique, d’une rencontre et bien sûr de tout ce que j’ai pu emmagasiné de l’existence car je pense d’ailleurs que plus l’on vieillit (donc expérimente la vie)  , plus on enrichit son écriture. Mais j’aime aussi partir sur un délire, me  lâcher sur une idée sans savoir où je vais. Parfois très loin de moi,  de mes propres appétits. D’ailleurs ça me plaît beaucoup, cela, d’aller aux antipodes de moi. Je prends de la matière, des personnages, des mots et je pétris un peu comme on sculpte avec de la glaise et ce travail là m’excite, car l’écriture est un exercice érotique, tout le monde le sait bien.

Enfin, souvent lorsque je travaille sur un manuscrit, d’autres textes viennent y faire écho et j’aime bien leur ouvrir mes pages, un peu comme on ouvre les bras lorsqu’on rencontre un ami.

 J’ai vécu plusieurs styles de vie, eu des hauts et des bas, c’est aussi inspirant, ça ouvre l’horizon, oblige à ne pas rester sur ses certitudes. D’ailleurs les moments les plus compliqués ou les plus éprouvants sont les plus inspirants.

De quel texte êtes-vous la plus fière?

Je ne suis fière d’aucun texte. Je prends plus ou moins de plaisir à écrire, parfois la difficulté s’invite à ma table de travail. J’ai été très joyeuse de ma première publication en 2009 car je la trouvais « jolie », ça m’avait bien contentée d’écrire pour une  première fois le désir joliment, je veux dire dans la joie puisque « L’eau à la bouche » célébrait le désir érotique. Et il a été accueilli ainsi. Mais j’avoue avoir un faible pour « Perle » où l’imaginaire prend le dessus. Quand je dis imaginaire, ça ne veut pas dire fantasme, mais créativité, oui, je crois que c’est dans celui-là où j’ai été le plus créative dans le registre érotique.

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Peut-être la difficulté, il y a deux ans,  à trouver un espace public  dans ma petite  ville pour donner des lectures érotiques classiques et contemporaines. Dur dur ! Mais, in fine, ils étaient plus de soixante dans le pub à venir m’écouter lire, dont des vielles dames ravies !   Sinon, j’ai bien peur de me ficher tant de ce que les gens peuvent  en penser que je ne vois rien des effets de ce statut…si ce n’est ma petite mère qui aurait préféré que j’écrive sur un tout autre registre, un jour un cousin l’a appelée en lui disant cette chose magnifique « j’ai appris que ta fille était dans le porno ! » 

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

En préambule, je préfère être une obsédée sexuelle qu’une obsédée consumériste… , la vie est plus dans le désir érotique obsessionnel que dans la consommation obsessionnelle…  Je suis sûre en tous cas que certains de mes amis le pensent ‘mais enfin pourquoi écrit-elle toujours des histoires de cul » Alors, le suis-je, obsédée ? Nous sommes tous plus ou moins névrosés, personne n’y échappe, mais est-ce une névrose de penser souvent aux choses du sexe, du désir, des jeux amoureux ? Pour moi le sexe est un chemin d’apprentissage de soi et des autres, le désir érotique aussi (pas forcément sexuel)  et j’aime bien explorer les chemins de la connaissance, du désir, du plaisir, de tous leurs possibles, j’y pense sans cesse, c’est vrai ! Alors, si on suit cette logique, je suis obsédée, oui ! Mais je ne me balade pas le sexe en bandoulière en permanence si votre question cible la sexualité génitale. Ceci dit, quand même… oui j’aime beaucoup le sexe, forcément…

Mais le sexe (et son écriture) est un univers immense,  qui ne se  borne pas qu’au coït, qu’à la jouissance,   qu’à la baise… 

Où peut-on vous retrouver ?

- En librairie, dans vos petites librairies indépendantes de préférence, où l’on peut toujours commander mes titres s’ils ne sont pas en rayons, ou encore sur tous les sites en ligne bien connus pour mes livres papier ou numériques.

- Sur mon blog Impermanence, ou sur mon site de référencement littérature de l’éros et de l’intime

- dans mes livres :  L’eau à la bouche, Perle, L’emprise des femmes, Que sais-je du rouge à son cou ? etc… ou  d’autres livres pas érotiques comme Epilogue.


PIKO


     Présentez-vous

     À bien y réfléchir, je crois que c'est la question qui me pose le plus de problèmes. 
     Je ne sais jamais comment me présenter alors je vais faire très court.
     Mère au foyer, je vis dans les Alpes de haute Provence.
     J'utilise le pseudonyme Piko depuis si longtemps sur internet, qu'il m'a semblé naturel de le choisir comme      nom d'auteur.

     Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

     L'inspiration vient surtout de mes découvertes à travers les lectures, les recherches ou même les gens que je      côtoie. Je suis très timide, du coup je suis souvent en retrait, dans mon petit coin, et je regarde autour de moi, j'analyse les gens, leurs gestes, leur façon de parler, de se tenir et  je me mets à les imaginer dans telle ou telle situation. La plupart du temps j'y repense, le soir, dans mon lit et je peaufine. Parfois, je finis par écrire une nouvelle. J'écris beaucoup de textes (érotiques ou pas), mais j'en montre très peu. J'aime beaucoup les AT et les concours à cause des contraintes et du défi que cela représente.

Je n'ai pas de rythme de travail, je ne mets pas chaque jour devant mon clavier en me disant "Aller, c'est l'heure, écris", c'est avant tout un loisir sans but précis. Je peux laisser murir une idée dans ma tête plusieurs jours, ou avoir une envie subite d'écrire.

J'aime écrire la nuit, quand tout est calme et qu'on a l'impression d'être seule au monde. 

De quel texte êtes-vous la plus fière?

Fière, je ne sais pas si c'est le bon mot. Je ne suis fière d'aucun texte, j'ai toujours l'impression que j'aurais dû faire mieux. Surtout en ce qui concerne les AT. J'envoie mon texte et quelques jours plus tard je commence à avoir des regrets en me disant que j'aurais pu ajouter telle ou telle chose, écrire un paragraphe autrement. Par contre, c'est l'écriture du premier texte érotique qui m'a le plus marqué.

C'était pour un concours et je voulais voir si j'en étais capable. Je me sentais rougir en écrivant certains passages et j'avais honte d'utiliser certains mots. Je me suis choquée toute seule (rires...). Avec le recul, ce texte était vraiment très sage, mais c'était le premier, un bon souvenir. 

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Je n'ai pas vraiment d'anecdote, par contre la réaction des gens est parfois surprenante. Il y a les surpris, les mal à l’aise, ceux qui se mettent à rire, ceux qui tirent des conclusions du style "elle écrit des histoires cochonnes? Oh! alors elle doit être bonne, c'est du tout cuit".

Mais si je devais citer la réaction qui m'a le plus fait rire, c'est celle d'une personne que je connais depuis très longtemps. Voici la phrase, sortie du fond du cœur, quand elle a su que j'écrivais des  histoires érotiques: "Mais qu'est-ce qui s'est passé, t’étais pas perverse avant?"

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

Alors là, bonne question. Oui. Non. Peut-être un peu... Quand on parle d'obsédé  sexuel, on imagine tout de suite quelqu'un qui ne pense qu'à ça et qui saute  sur tout ce qui bouge, ce n'est pas très flatteur. Est-ce que je pense  beaucoup au sexe? Oui, sans aucun doute, mais ni plus ni moins que n'importe  qui. La différence, c'est peut-être que j'ose l'avouer et me l'avouer.  Je  pense que les auteurs sont des personnes qui assument, tout simplement. Ce  sont surtout des personnes curieuses, avec un esprit ouvert, beaucoup  d'imagination et pas de tabou. Est-ce que cela en fait des obsédés?

Où peut-on vous retrouver ?

J'ai seulement un compte Facebook. J'avais un blog, mais je l'ai fermé par ce  que pas assez assidue.
Pour les textes, c'est par ici.


JEAN-CLAUDE THIBAUD


     Présentez-vous

     Je suis quelqu'un de discret, écrivant depuis toujours, et, passagèrement, ayant écrit 3 nouvelles érotiques.
     Il n'y en aura pas quatre.
     J'aurai 75 ans en septembre, toujours jeune et assez fiévreux, toujours en mouvement, partagé entre      écriture, aquarelle, petits enfants, travaux de bâtiment (j'ai construit autrefois ma maison et rien ne m'échappe de ce genre de boulot), puzzles (quand ils sont extra difficiles) etc...
     J'attends à ce rythme-là la crise cardiaque...!
On verra bien; j'ai quand même des périodes de calme, de silences; ma passion: la musique classique, je suis      incollable.
     Je vis à Dublin depuis 15 ans et ma compagne est irlandaise, ancienne prof de français.

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

L'inspiration: elle est permanente, à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit si un texte me prend et que je sois amené à allumer la loupiotte pour écrire une ou deux phrases avant de me rendormir...et alors, souvent, bis repetita...C'est rare en ce moment. Je suis toujours à la recherche du mot juste, du balancement de mes phrases, de la poétique (même dans les textes érotiques), de la musique des mots (la longueur des syllabes crée la musique, selon qu'elles sont disposées); je me colle devant l'ordi et je pinaille sur chaque détail, reviens sur tel ou tel mot, renverse, bouscule, ajoute, retranche...etc...jusqu'à obtenir un premier jet, qui sera suivi de nombreux autres...l'imprimante bosse tout le temps.

De quel texte êtes-vous le plus fier?

Mes meilleurs textes: ils ne sont pas érotiques, ont été ou non primés à des concours, sujets souvent assez graves (celui en cours est, selon moi, d'une pure poésie, champs de lavande, boulistes, jogging, rivière, oiseaux...Mais il va, à la dernière page, basculer dans l'horreur; à la mémoire des joggeuses assassinées par l'Homme); meilleurs textes: quatre pièces de théâtre sur 10, dont une est en répétition de lecture pour jeudi soir dan un club d'art dublinois, on attend dans l'intimité 50 personnes/ des nouvelles également, qui ont été primées; d'autres en cours en attente de résultats et que j'aime particulièrement. Les concours: subjectivité; c'est selon le jury. Il n'y a que depuis 1 an et demi que je m'y intéresse, l'intérêt décroît en ce moment. Me faire publier? Pourquoi? Pour avoir mon nom quelque part? Tardif.

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Eh bien c'est assez simple d'en parler. Lorsque vous vous collez à un texte banal, ce que j'appelle mes billets d'humeur, j'écris comme ça vient, mais, au passage, il y a toujours des trucs qui sont bons, voire excellents; je les garde, en quelque sorte une bibliothèque d'idées. Ma première nouvelle érotique a été écrite il y a 20 ans par là, reprise pour la collection de Chocolat Cannelle et largement érotisée à l'extrême; pas mal de fautes relevées par Steph car c'était écrit comme ça venait; seule l'idée m'importait. Les deux autres, c'est la même chose: seule l'idée est importante, l'érotisme c'est la cerise sur le gâteau ou l'obligation faite. Je ne cache pas, à travers ces textes, mon érotisme et mes fantasmes...Mais tout ça est un peu terminé, si vous voyez ce que je veux dire.

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

Ca, ça me fait rire. Je ris donc. C'est le fantasme qui est important; le fantasme est le fantasme; s'il est réalisé,  il n'est plus fantasme. Ma première nouvelle a été écrite pour une compagne avec laquelle je vivais autrefois et qui aimait l'excitation du fantasme. Les mots, même les plus sexuels doivent être oubliés jusqu'à la prochaine fois, on redevient la personne lisse que l'on est, l'enfant. Il ne faut jamais oublier que le plus beau cadeau qui nous soit donné est de garder quelque part nos yeux d'enfant, nos rêves et notre besoin de pureté. Cela, je crois que ça transpire dans tous mes textes.

Où peut-on vous retrouver ?

Sur mon site: www.eparses.org Vous y verrez ce qui me fait pâlir d'émotion. Mais, à vrai dire, je pense que, comme beaucoup de gens croisés dans ma vie, vous allez trouver ça chiant. J'ai connu autrefois quelqu'un qui allait dans un musée afin de regarder une toile de maître; il s'asseyait, contemplait et...pleurait. Sans doute parce qu'il ne pouvait pas, lui, reproduire telle ou telle couleur...etc...La musique offre de semblables émotions, qui sont inconcevables pour la plupart des gens. Peut-être faut-il être, quelque part, élu...? J'avais 12 ans quand je suis tombé dedans, j'en aurai 75...alors...!!

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