Les auteurs érotiques sont-ils des obsédés sexuels? (2ème partie)

Les auteurs érotiques sont-ils des obsédés sexuels? (2ème partie)

Publiée le 08 mai 2013  

Très chers lecteurs, poursuivons nos rencontres avec les auteurs et blogueurs de littératures érotique. Aujourd'hui, c'est la charmante Clarissa Rivière qui ouvre le bal.


CLARISSA RIVIERE

Présentez-vous

J’aime lire depuis toujours, que ce soit les grands classiques, la littérature fantastique, la science-fiction… et la littérature érotique bien sûr, découverte très jeune en fouillant tous les recoins de la bibliothèque familiale. A l’occasion d’une pause dans ma vie professionnelle, je me suis lancée dans l’écriture de nouvelles, pour m’amuser, pour le plaisir, dans le genre fantastique pour commencer, avant de m’adonner à l’érotisme qui est maintenant mon domaine favori !

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

J’aime bien participer à des concours de nouvelles, des appels à textes. Il y en a souvent sur internet, et, quand nous sommes « en manque », mes amis lancent des concours entre nous. Nous sommes tout un groupe d'auteurs et de blogueurs, nous nous stimulons, nous motivons et nous tenons informés des nouveautés. J’aime bien écrire sous contrainte. C’est sûrement mon côté maso ! Contraintes de taille, de délais…. Cela rajoute du piment à l’exercice. Livrée à moi-même, je ne finis jamais mes histoires, j’ai besoin d’un aiguillon …

Je n’ai pas de rythme de travail particulier. Quand c'est possible, et si l’envie me tenaille, je peux rester rivée à mon ordinateur des heures durant. Souvent, je suis plus paresseuse, mon attention est distraite par mes amis Facebook, leurs blogs, ou bien des obligations me tiennent éloignée du clavier. Jamais très longtemps. Très vite, les doigts me démangent, je dois y retourner, la nuit s'il le faut !

J’imagine des bribes d’histoires, de scénarios à tout moment, dans les transports, en marchant, la nuit… je prends des notes sur un carnet ou sur mon téléphone dès que possible pour ne pas laisser échapper mes idées, car ce sont un peu comme des rêves éveillés qui s’évanouissent vite si je ne les capture pas.

Je démarre souvent mes histoires par une anecdote vécue, et puis mon imagination, mes fantasmes, brodent et galopent.

De quel texte êtes-vous la plus fière?

C’est difficile de choisir, car tous mes textes ont été tellement travaillés, « portés »,  qu’ils sont tous mes bébés, rires… et en même temps, je suis toujours mécontente de moi, et je leur trouve plein de défauts.

J’aime bien « Esclavage », une histoire de domination, transposée dans la Rome antique, pour autoriser une relation maître / esclave. J’aime l’idée du renversement de situation. On peut la lire sur mon blog.

J’ai mis beaucoup de moi-même dans une autre nouvelle, publiée dans « Osez 20 histoires d'amour et de sexe » aux éditions La Musardine. J’ai été très heureuse qu’elle soit retenue dans ce recueil. L’histoire est réduite au minimum, point d'aventures rocambolesques. Tout se passe dans un lit, au cours d'une nuit d'amour torride entre deux amants.

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Beaucoup d’hommes pensent que je suis libertine et je reçois plein de propositions alléchantes ! Je suis souvent flattée et amusée, mais je manque de temps pour en profiter ;-) Il y a aussi une grande romantique amoureuse en moi, que je cache et protège.

Écrire de la littérature érotique m’a permis de faire de très belles rencontres. J'ai intégré un groupe d'amis joyeux, libres, et décomplexés, et je peux être vraiment moi-même avec eux.

Souvent, mes lecteurs pensent que tout ce que j'écris est autobiographique et réel. Ils ne me croient pas si je m'en défends. Cela me fait rire.

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

Non ! Rires… ma vie personnelle est très classique, familiale. Ma curiosité et mes appétits m’ont peut-être encouragée à lutter contre ma timidité et tenter quelques folies…  Il est vrai que je suis attirée et passionnée d’érotisme depuis toujours.

Je pense qu’un auteur de littérature érotique éprouve plus de désir que la moyenne, notre libido est exacerbée en quelque sorte. Nous pensons sans cesse aux plaisirs sexuels, sans forcément passer à l'acte, et nous compensons en écrivant ! Il m’arrive de m’évader dans mes fantasmes dans des situations qui ne s’y prêtent pas du tout…

Où peut-on vous retrouver ?

Vous pouvez me retrouver sur mon blog « Les goûters de Clarissa »
J’y publie des histoires, des billets d’humeur et des retours de mes lectures. 
Et sur Facebook

Au plaisir de vous retrouver et d'échanger !

 

     ALINE TOSCA

 

      Présentez-vous

     J'écris sous le nom d'Aline Tosca depuis 2010.
    C'est le nom que j'ai choisi pour signer mes textes dans la collection Osez 20 histoires
     de sexe des éditions de la Musardine.
     Il m'arrive encore d'utiliser d'autres pseudos mais c'est de plus en plus rare.
    Je m'y suis habituée et si on m'appelle Aline (et on m'appelle Aline), je me retourne,
     même en vrai, même dans la rue !

 

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

Je travaille par étape. Je n'écris pas tout de suite. J'écris d'abord des pitches, des scenarii, ensuite je laisse libre cours à mon imagination. J'écris en quantité mais je propose peu à la publication. Je choisis. Quand ça me convient, que l'ensemble, qu'il s'agisse d'une nouvelle, de plusieurs, d'un roman (en ce moment j'écris un roman) me semble de bonne facture, je propose et l'éditeur dispose...

De quel texte êtes-vous la plus fière ?

Je pense que c'est Éphéméride  la nouvelle qui se trouve dans le recueil Osez 20 histoires de fellation. Ce n'est pas ma préférée, c'est la première publiée par La Musardine. Elle signe le commencement. Elle est le début d'une aventure. Ecrire et avoir écrit pour La Musardine, dans cette collection, ça ouvre des portes... Depuis, il y a deux nouvelles que j'aime beaucoup. La première s'appelle Les Saintes-Maries, elle est paru dans Osez 20 histoires de sexe en vacances, la seconde s'appelle Mina, elle est dans Le sexe gourmand, aux éditions Terriciaë. La première se situe dans le sud, je suis une fille du sud, elle raconte une histoire un peu sauvage, un peu abrupte. La seconde est plus rêvée, c'est une déclaration, celle d'une femme à une autre femme, elle fait l'unanimité auprès des lecteurs, pourtant, à part Terriciaë, le monde de l'édition l'avait boudée...

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Oh justement il n'y en a pas. Je suis un auteur assez retranché, je choisis qui dans mon quotidien a le droit de mélanger mes activités. Je cache bien mon jeu et j'entends continuer à me planquer de la sorte ! Mais cela n'a pas changé mes habitudes sexuelles, écrire ça va avec moi, que l'histoire soit sexuelle, peu ou prou, qu'elle ne le soit pas, l'histoire, c'est toujours de l'amour.

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

Bien sûr que non, l'érotisme est un domaine comme l'enquête en est un autre ! L'auteur de littérature policière n'est pas obligatoirement un brigand ou un détective :)

Où peut-on vous retrouver ?

Mon site 
Facebook

 


     ERIK TORRENT

 

Présentez-vous

Absorbé par une vie personnelle et professionnelle bien remplie, je refoulais depuis l’adolescence mon irrésistible envie d’écrire, reléguée à la rédaction très lisse de documents et courriers professionnels. La rencontre fortuite d’auteurs de nouvelles en 2012 m'a donné l’impulsion nécessaire pour passer à l’acte sans attendre la retraite. Les réactions de lecteurs après les premières publications sur mon blog m’ont encouragé à poursuivre en répondant à des appels à textes dans deux registres différents : l’érotisme et la science-fiction. 

Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

Au point de départ, je prends soit un thème d'un appel à textes, soit une simple idée. Je la laisse ensuite se développer dans mon esprit jusqu'à ce qu'elle soit bien mûre. J'écris alors le plus souvent le premier jet d'un seul élan dès que j'arrive à trouver un créneau libre dans ma journée. La mise au point peut ensuite prendre plusieurs semaines. 

En résumé, mon inspiration se nourrit de mes univers oniriques inépuisables. J'aime penser que mes personnages ont une vie propre qu’ils me soufflent à l’oreille durant mes songes et que mon travail d’auteur consiste à ne pas trahir leurs pensées et leurs ressentis.

De quel texte êtes-vous le plus fier ?

Sans doute la première nouvelle que j'ai écrite dans le cadre d'un appel à textes, mais comme celui-ci est encore en cours, j'opte pour «Madame la colonelle», une nouvelle sur le thème de l'exhibitionnisme, bien qu'elle n'ait pas été retenu par l'éditeur.

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

Écrivant sous pseudonyme, je n'ai pas vécu de quiproquo à ce sujet. Cependant, je suis toujours assez amusé par quelques messages de lecteurs, en général par mail, qui me demandent conseil, alors que dans la réalité, j'ai une vie sexuelle des plus sages !

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

Définitivement non ! Ce qui me semble caractériser un auteur de littérature érotique,  c'est qu'il ose écrire et décrire des fantasmes, parfois les siens, le plus souvent totalement imaginaires, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Cet écart entre ce qu'il écrit et ce qu'il vit n'est pas propre à la littérature érotique. En effet, les auteurs de romans policiers ne sont pas, ou en tous cas pas tous, des tueurs en série !

Où peut-on vous retrouver ?

- Site web 
- Compte Facebook
- Adresse mail : erik-e@hotmail.fr


     MIRIAM BLAYLOCK

 

     Présentez-vous

     Sous le nom de plume que j'ai choisi il y a bientôt vingt années de cela, je suis en réalité une femme née en 1969
     qui publie des récits courts et de la poésie.
     Je ne souhaite pas diffuser de photo de moi, aussi ai-je choisi un cliché pris à la citadelle d'Entrevaux.
     C'est en effet là que j'ai plus ou moins consciemment décidé de publier à compte d'auteur sur un site web «fait
     maison».

     Comment l’inspiration vous vient-elle? Comment travaillez-vous?

     Mon inspiration me vient toujours à des heures très tardives de la nuit - ou lorsque je me déplace en voiture.
     Il n'est dès lors pas toujours facile de passer de l'idée à l'écrit ! Ce que j'entends mentalement est souvent à peu
     de choses près une version définitive.
Si je ne prends pas le temps de noter immédiatement cette voix automatique, très régulièrement le texte ou les quelques strophes du poème sont perdus.

J'ai bien entendu essayé toutes sortes de supports, du carnet au dictaphone en passant par le cloud. Ce sont encore les solutions de fortune qui fonctionnent le mieux : feuille volante au fond d'un sac, revers d'enveloppe publicitaire ou de ticket de parking.

Lorsque j'ai l'occasion d'exploiter ces notes peu conventionnelles, je m'installe devant mon clavier et je tente de rallumer les braises. Parfois, le 'feu' reprend. Parfois non. Ce sont les inconvénients d'être un auteur subsistant grâce à un travail alimentaire sans aucun rapport avec l'écriture.

En ce qui concerne la trame des récits, j'ai l'impression que je puise à deux sources. La première étant les images que j'emmagasine lors des séances SM auxquelles je participe activement. Tout en déroulant mes propres interactions, j'ai pris l'habitude d'observer mes «co-joueurs» - j'aime capter sur le vif les compositions les plus réussies : ce sont les bases que j'utilise ensuite pour camper mes personnages et mes décors.

En deuxième lieu, je me sers d'une technique que je pourrais qualifier de «détournement systématique». Lorsque je lis un roman, que je regarde un film, que j'étudie une oeuvre d'art ou même que je me documente avec un essai scientifique, je prends souvent toute une série de notes de travail où je pervertis délibérément le message. Il m'arrive même de partir d'informations légales... Bien souvent mon angle d'attaque n'est qu'une version sulfureuse d'une situation toute banale et toute innocente.

De quel texte êtes-vous la plus fière ?

J'ai une tendresse toute particulière pour certains de ceux qui sont venus à moi presque « par magie » : Chibrelda, où j'ai partagé plus de détails intimes avec le lecteur que dans n'importe quel autre texte; mais aussi Héros du Sexe, pour le délicieux plaisir que j'ai eu à l'écrire. 

Confiez-nous une anecdote liée à votre statut d'auteur érotique.

C'est indéniablement le chemin partagé avec mon complice de longue date, le peintre Victor Sanchez (site web : www.victor-sanchez.be). Nous partageons une même approche de l'art érotique et une même sensibilité SM. Nous avons collaboré à de très nombreuses reprises; notamment pour la publication du recueil de poésie Le Maître des Plaisirs ou lors de la création du cercle des « Artistes dans le Boudoir » avec Ray Leaning (peintre : http://www.leaning.co.uk/), Georg Viktor (sculpteur : http://www.viktor-ge.org/) et Jacques Leurquin (photographe). Nous avons de nombreux projets en chantier : c'est surtout le temps qui manque, l'énergie étant inépuisable !

Un auteur de littérature érotique est-il forcément un obsédé sexuel?

C'est une question que beaucoup de lecteurs (et de lectrices !) se posent. J'imagine que cela fait partie des fantasmes de tout amateur d'érotisme. En réalité, les artistes qui ont choisi la « veine' érotique ne diffèrent en rien de leurs confrères et consoeurs plus traditionnels, à mon avis. Nous sommes pareillement confrontés à des difficultés et à des doutes, à ceci près que le mauvais érotisme passe sans doute beaucoup moins bien que le portrait maladroit ou le film de qualité médiocre. Le public, me semble-t-il, fait preuve d'une exigence accrue dès qu'il s'agit de représentations explicitement sexuelles : il place la barre plus haut que pour le dernier film d'aventure ou le hit du moment !

Ceci étant dit, écrire des récits érotiques de qualité demande une solide connaissance du sujet, ne serait-ce que pour des raisons de style et de créativité. Je ne me considère personnellement pas comme une obsédée, mais il faut tout de même reconnaître que ma bibliothèque compte des centaines d'ouvrages érotiques ou en lien avec l'érotisme et la sexualité.

De même, à l'aulne du parcours de la plupart de mes connaissances et de mes proches, ma vie sexuelle pourrait être qualifiée de très diverse et très peu conventionnelle. Cependant c'est davantage de qualité que de quantité qu'il s'agit dans mon cas; j'ai toujours eu une approche très élitiste et n'ai qu'un intérêt très limité pour la répétition « ad nauseam » des mêmes pratiques sexuelles et des mêmes fantasmes « prêt-à-jouer ».

Où peut-on vous retrouver ?

Je ne suis pas présente sur Facebook en tant qu'auteur érotique et ne le serai sans doute pas dans le futur. Les réseaux et les médias sociaux font de plus en plus preuve d'une sensiblerie (pour ne pas dire d'une pudibonderie) que je crois peu compatible avec ma production. Mon site néanmoins propose un choix de textes et de poèmes, ainsi qu'une sélection variée d'ouvrages commentés issus de ma bibliothèque et quelques exemples de mes broderies érotiques. Le lien direct : www.miriam-blaylock.com/plume

Et bien entendu les textes que j'ai publiés chez Dominique Leroy sont disponibles dans la collection e-ros. 


*** 

Par Irina Du Bois Sainte Marie

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