Orgie - Edition clandestine

Orgie - Edition clandestine

Publiée le 28 mars 2013  

Le 23 janvier, à 7 heures du soir, nous nous fîmes conduire, Anna et moi, rue des Brodeurs. Par-dessus mon déguisement, je portais un chaud manteau de fourrure; Anna me quitta dans le vestibule, où je remis ma carte d'entrée.
Rési Luft elle-même la prit de mes mains. Il y avait déjà beaucoup de dames et de messieurs, et j'entendis les sons d'un orchestre. Les premiers messieurs que j'aperçus furent le gouverneur T... et le baron G..., sans masque et entièrement nus. Mon apparition dans la salle fit sensation; j'entendis des dames chuchoter, l'une å l`autre : « Elle va nous éclipser ! Ah! comme elle est belle! Un vrai sucre, on voudrait y mordre! » etc.

Les messieurs étaient plus ravis encore. Les parties les plus belles de mon corps, mes seins, mes bras et mollets, mon derrière et ma conque étaient nues, ou voilées d`un tissu transparent; on les voyait fort bien. Je jetai un coup d`œil à la ronde, pour découvrir Ferry parmi les hommes.
Il se tenait aux côtés d'une dame vêtue d`un costume de tulle blanc : l`ornement, lis et roseaux, la désignait comme nymphe.

Une autre dame, portant pour tout vêtement une ceinture d'or rehaussée de diamants et, dans sa chevelure noir de corbeau, un diadème de diamants, représentait Vénus; le bras au cou de Ferry, elle tenait en main son sceptre d'amour, qui se cabrait sous ses doigts; le gland, dénudé, brillait comme s'il eût été imbibé d’huile; il était d'un rouge sombre, et d'une taille inusitée.

Jamais encore je n'avais vu lance aussi longue et belle. Ferry était complètement nu, les pieds chaussés de sandales de maroquin rouge cerise. Ni l'Apollon du Belvédère ni Antinoüs n'étaient aussi bien proportionnés, aussi beaux que lui.

Son corps était d'une blancheur éblouissante, et comme ceint d'un reflet rose. A sa vue, je tremblai de tout le corps, je le dévorai des yeux et, sans le vouloir, m'arrêtai devant ce groupe. Vénus avait le corps beau et blanc, mais les seins un peu avachis; sa conque semblait trop béante et les lèvres qui la protègent tiraient sur le violet; on voyait bien qu'elle témoignait d`un zèle extrême envers la déesse qu`elle figurait.

Les yeux de Ferry se fixèrent sur moi, ses lèvres esquissèrent un sourire et il dit : « Voilà la meilleure façon de prendre l’initiative! ›› Puis il se retourna vers les deux dames, s'inclina et, les ayant quittées, vint droit sur moi. ll murmura mon nom à mon oreille. Sous mon déguisement, je rougis.

L'orchestre attaqua une valse; il était invisible, séparé des acteurs de cette bacchanale par un paravent. Ferry me prit par la taille et nous nous éloignâmes en tourbillonnant parmi les innombrables danseurs et danseuses.
Je me trouvai comme étourdie par le frôlement de tant de corps chauds, lisses et nus, de femmes et d'hommes, au gré de la valse qui les entremêlait dans une sorte de vertige, par la vue de tant de verges mâles gonflées qui pointaient, pendant la danse, vers un but précis, par les baisers qui résonnaient et par l'odeur voluptueuse de tous ces hommes et femmes en rut. La flèche de Ferry frôla, de sa pointe, ma grotte et parfois son sommet; je la tendis, entrouverte, à sa rencontre, pour qu`il se dirigeât vers le bas, mais il se borna à me demander :

— N'es-tu pas jalouse?

— Non, répondis-je, j'aurais voulu te voir en Mars auprès de Vénus.

Il me quitta et reprit, des bras d'un danseur, la dame qui représentait Vénus. Quelques filles du pensionnat de notre hôtesse apportèrent un tabouret rouge, qu`elles placèrent au milieu de la salle; Vénus s'y appuya des deux mains et Ferry l'entreprit par-derrière.

Wladislawa et Léonie s'assirent aux pieds des deux partenaires, la première, de ses doigts, écarta les grandes lèvres de la déesse et y joua avec sa langue, tandis que Léonie chatouillait les testicules de Ferry et lui insérait dans la fente arrière sa propre langue. Ferry s'en prit, à plusieurs reprises, si vigoureusement au corps de Vénus qu'elle ne gémit. Quant à moi, je me débarrassai du peu de vêtements que je portais et me plaçais toute nue devant lui.

— Enlèverai-je aussi le masque? demandai-je.

— Garde-le sur ton visage, répondit-il et, ressortant sa verge de la conque de sa déesse, il lui claqua de la main sur les fesses, pour qu'elle me cède la place. Mes genoux fléchirent lorsque je me substituai å elle. Ferry se mit à genoux derrière moi, pénétrant de la langue par-derrière, puis par-devant, m'excitant au point que j'attendais d'un instant à l'autre que ma fontaine giclât. En baissant les yeux, je vis le splendide gland rouge de sa lance semblable à un rubis au sommet d'un sceptre royal.

C'en était trop pour moi! Vénus, secondée par une autre dame, me suçait les seins, une troisième m'embrassait, faufilant sa langue entre mes lèvres, qu'elle buvait et mordait. Léonie, accroupie entre mes jambes, chatouillait ma fente à me faire perdre les sens; le souffle presque coupé, je me sentais parcourue de frissons, au diaphragme, dans les hanches, les cuisses, les bras et les fesses.

Le moment critique approchait; le suc laiteux jaillit, comme de la crème fouettée, de ma grotte et remplit la bouche de Ferry, que j'entendis l'aspirer jusqu'â la dernière goutte. Là-dessus, il s’élança et m'enfonça son sceptre, brûlant et noueux jusqu'à la racine, ce qui m'arracha un cri aigu de volupté. Mes nerfs, encore détendus peu d'instants auparavant, se crispèrent, mon temple de volupté était comme embrasé; son dard, dur comme la pierre, me fit l'effet d'un acier surchauffé.

Oh! comme il s'entendait merveilleusement au jeu de l’amour !

Tantôt il retirait son boute-joie dont le gland caressait mes lèvres dans son va-et-vient, tantôt, d'un vigoureux élan, il le rentrait. Je sentais l'étroit orifice de mon hymen qui tentait d'attirer et de retenir son gland avant de le relâcher. Il recommença plusieurs fois, ses mouvements devenant plus vifs et plus rapides, tandis que sa verge s'enflait toujours davantage.
Lui non plus n'était plus maître de ses feux ; il se pencha vers moi et, incrustant ses doigts dans mes hanches, il mordit jusqu’au sang mon épaule; sa langue et ses lèvres s'en repaissaient. Le spasme survint alors, et le jet fut si fort qu'il remplit ma grotte. Je craignais déjà que ce ne fût passé et que je dusse perdre Ferry, mais il ne desserra pas son étreinte et son boute-joie resta mon prisonnier, s’ébattant dans le carcan qui se refermait sur lui.

Malgré la forte décharge, mon intérieur se trouva sec en moins d'une minute, tant la chaleur absorbait la sève. Je sentis alors son sceptre se durcir à nouveau et me bouter des coups auxquels je répondis sans délai. Aux applaudissements de l'assistance, nous reprîmes la joute amoureuse, cette fois avec plus de réflexion, en mesurant et espaçant nos efforts.
Aussi la décharge fut-elle simultanée et je sentis une secousse électrique me transpercer, s'implanter en mon cœur. Sans sa présence d'esprit et sa maîtrise, qui surent contrôler ses nerfs, je me serais, à cet instant, trouvée enceinte, mais, après ce jet, un autre, bien plus prolongé et chaud, lui succéda, paralysant l'effet du premier.

Même après cet exploit, il ne mit pas fin à cette démonstration de son amour et de sa vigueur virile. Les spectateurs applaudirent lorsqu`ils le virent reprendre pour la troisième fois le tournoi, sans avoir dégagé sa flèche de mon carquois. Et tous de s'écrier : « Toutes les bonnes choses sont trois! » Bien que, cette fois, le jeu eût duré plus d'un quart d'heure, pas question pour eux de s'éloigner! Je sais même que des paris s`engagèrent : Ferry aboutirait-il ou serait-il, d'épuisement, contraint à battre en retraite? Il n'en fut pas question!

Ferry paraissait inépuisable; le dénouement, longtemps attendu - ce qui accrut son plaisir comme le mien - survint enfin, m'inondant toute de sa sève. Mais aussi, cette sorte de voluptueuse prostration qui succède å la décharge dura, cette fois, bien plus longtemps qu'après le second acte de notre splendide drame d'amour. Je ne tenais plus sur mes pieds; plusieurs pensionnaires de notre hôtesse m`enlaçaient les jambes.
Sous mes pieds, à mes flancs, devant moi, je ne sentais que des chairs nues. Les dames m'abreuvaient de baisers, suçant les boutons de mes seins, tandis que Ferry, debout derrière moi, me serrait contre lui.

Je sentis enfin son dard, toujours dans ma grotte, perdre peu à peu de sa rigidité, et s'échapper de la cage à laquelle il avait procuré une indicible volupté, tout en s`y trouvant lui aussi fort à son aise. Enfin, chacun finit par nous laisser tranquilles. Ferry m`embrassa, me tenant longtemps encore entre ses bras. Puis, il me prit par le bras et fit mine de m’emmener. « Sur le trône! » s'écrièrent alors plusieurs voix d'hommes et de femmes.

Au fond de la salle, on avait édifié une sorte de tribune, avec un divan recouvert de velours rouge. C'est là qu'on projetait de nous mener pour signifier que nous méritions le premier rang parmi les vainqueurs des tournois amoureux.

Ferry récusa cet honneur, en son nom comme de ma part; il fit savoir qu'il préférait, si on voulait bien l'y autoriser, se désaltérer de quelque boisson rafraichie.

Sur quoi la dame costumée en Vénus nous mena vers le buffet. Le couvert n'était pas encore mis, il était trop tôt encore pour le souper, mais nous trouvâmes au buffet tout ce que pour l'instant nous désirions.

— Aurais-tu donc encore envie ?... lui demandai-je en l’étouffant de baisers.

— Pourquoi pas? répondit-il en souriant. Mais je voudrais fermer la porte au verrou. Et toi, enlève ton masque, que je puisse lire la volupté sur ton visage.

Serais-tu par hasard encore capable de me refuser cela?

Il n'avait rien de ce despote, de ce sultan dont il avait voulu affecter le rôle; c'était plutôt un berger, le plus doux et tendre que j'aie pu souhaiter. Je me levai, allai pousser le verrou de la porte et m`allongeai sur un doux lit de plume. Seule, une lampe d`albâtre, au plafond, éclairait la chambre; sa lumière se concentrait sur le lit. ]'écartai les cuisses de mon mieux, m`appuyai sur les coudes, et attendis mon chevalier servant qui, sans perdre un instant, m'enfila de sa lance. Cette fois, rien ne nous distrayait de nous-mêmes ; je ne voyais que lui, et lui, que moi.

Saurais-je décrire ce que je ressentis alors? Je ne peux dire qu'une seule chose : les trois libations que nous avions savourées grâce aux dieux de l`amour ne furent rien en comparaison de la volupté que j'éprouvai, cette fois, pour moi toute seule. Lorsque le moment critique approcha enfin, il me fixa du regard et ses yeux prirent une expression de sauvage volupté, ses lèvres s`entrouvrirent comme pour reprendre souffle, mes yeux aussi chavirèrent et nous sombrâmes dans l`ivresse du plaisir, poitrine contre poitrine, ventre contre ventre, nos jambes et nos bras entrelacés comme un couple de serpents...

Nous restâmes ainsi allongés une demi-heure; il s'était à demi tourné vers le mur, si bien que je reposai sur lui. Il n'avaít pas dégagé son sceptre de ma gaine et, les yeux clos, nous restâmes dans un demi-sommeil, jusqu`à ce que des cris, des exclamations d'allégresse, venant de la salle, nous eussent tirés de cette extase.

 

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Par Irina Du Bois Sainte Marie

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