Jonathan

Jonathan

Publiée le 18 juin 2013  

Jonathan faisait partie de ces hommes qu’on ne peut que remarquer. Yeux bleus clairs, cheveux noirs, traits juvéniles, une cicatrice sur la joue gauche, corps fin de félin... Il se promenait habituellement vêtu d’un complet veston et se mouvait comme un chat, attirant sur lui tous les regards, aussi bien de la part du beau sexe que des hommes. Ce qui, en toute honnêteté, n’était pas pour lui déplaire car il avait cruellement manqué d’affection pendant toute son enfance et s’il avait passé la majeure partie de son adolescence à enchaîner les aventures sans lendemain, ça n’était pas ces petites amourettes de passage qui avaient réussi à guérir les meurtrissures de son cœur.

Une femme qui le sifflait était comme une petite victoire. Un homme qui lui caressait les fesses en douce dans le métro, c’était un triomphe. Il se sentait comme un objet de convoitise, un trophée qu’on a envie d’exhiber sans jamais s’en lasser et bien sûr, il ne se gênait pas pour gratifier ses amants potentiels de regards entendus et de ce sourire en coin dont il avait le secret. Si la proie ne détournait pas la tête et lui rendait son sourire, il remontait alors tranquillement ses lunettes sur son nez et murmurait un sensuel « bonjour » qui aurait suffi à faire fondre n’importe quel iceberg.

Ce matin-là, Jonathan se rendait au travail, comme tous les jours. Il travaillait dans un magasin de vêtements, ce qui lui permettait de satisfaire son égo autant qu’il le souhaitait et s’il s’était senti un peu patraque en se levant, il s’était vite consolé en se disant que d’ici quelques heures, tous les regards seraient tournés vers lui. Et s’il était de bonne humeur à la fin de la journée, peut-être même s’autoriserait-il à ramener une de ses collègues chez lui histoire de passer un bon moment. Katie ferait l’affaire. Il avait souvent lorgné sur sa poitrine voluptueuse et lorsqu’elle ondulait de la croupe devant lui en rangeant de nouveaux articles dans les étagères, il se demandait régulièrement ce que ça serait de pouvoir la coucher sur son lit et la faire jouir comme aucun homme ne l’avait probablement jamais fait jouir. Bien sûr il faudrait mettre les choses au point dès le départ, lui expliquer qu’il ne tenait pas à se ranger tout de suite, qu’il préférait profiter de la vie. Après tout il n’avait que vingt-sept ans n’est-ce pas ? Elle comprendrait sûrement et dans le cas contraire il faudrait bien qu’elle fasse avec.

La journée commença comme d’habitude. Les clients affluèrent rapidement et Jonathan fut bien vite trop débordé pour avoir le temps de se soucier de ceux ou celles qui l’observaient avec un peu trop d’insistance. Tant pis, pensa-t-il avec un soupçon d’amertume, J’aurais plus de chance cet après-midi.

Vers onze heures, il y eut une brusque accalmie. Jonathan soupira. Il était crevé, cassé, exténué et très déçu. S’installant plus confortablement dans sa chaise il plaça ses mains derrière sa nuque et ferma les yeux, se concentrant sur la musique qui grésillait depuis les haut-parleurs placés dans le magasin.

« Excusez-moi mais je voudrais savoir si ce t-shirt existe en taille 46 ? »

Jonathan sursauta et rouvrit les yeux pour se retrouver nez à nez avec un homme très étrange. Sa peau était très blanche, plus que la normale en tous cas et ses yeux gris clairs semblaient vous transpercer l’âme en un regard. Jonathan tressaillit et sourit :

« Oui, bien entendu... Je vais vous chercher ça. »

Il partit dans l’arrière-boutique, remerciant le ciel que ses collègues soient déjà parties déjeuner. Un client comme celui-ci, il aimait autant l’avoir pour lui tout seul. Il trifouilla dans les cartons, aussi nerveux que lorsqu’il avait couché pour la première fois avec Sophie Clairbois en 4ème. Où était passé ce fichu t-shirt ? L’autre allait s’impatienter et il partirait voir ailleurs...

Lorsqu’un bras puissant lui enserra la taille pour le forcer à se relever, Jonathan tressaillit.

« C’est si difficile que ça de trouver un t-shirt ? », Fit une voix moqueuse derrière lui.

L’homme lui prit le menton et lui fit tourner la tête vers lui. Avec une douceur surprenante pour quelqu’un de sa carrure, il écrasa ses lèvres contre les siennes. Sa main passa sous le chemisier de Jonathan, caressant son ventre avant de glisser sous la ceinture de son jean. Jonathan gémit lorsque les doigts de l’autre prirent son sexe en étau. Instinctivement il se tendit, se collant d’avantage contre le corps musclé de l’inconnu qui le masturbait. Il sentit la bosse caractéristique d’une érection contre ses fesses. L’homme grogna comme un animal et sa bouche délaissa celle de Jonathan pour se diriger le long de sa nuque avant de remonter lentement jusqu’au lobe de son oreille.

« Tu as envie de moi n’est-ce pas ? », Demanda-t-il d’un ton lascif en accélérant le va et viens de sa main. Jonathan laissa échapper un petit cri éloquent, se frottant d’avantage contre le monstre qui grandissait dans le pantalon de l’homme. Oh oui il avait envie de lui, envie qu’il le prenne là maintenant, tout de suite, au milieu des jeans et des robes, qu’il lui fasse oublier toute décence le temps d’un orgasme.

Le zip d’une fermeture éclair qu’on descend se fit entendre.

« Suce. », Dit simplement l’homme.

Jonathan obéit et s’agenouilla devant la grosse verge rouge, l’englobant de ses lèvres fines, faisant aller et venir sa langue sur le gland, doucement, délicatement. Du bout des doigts il lui caressa les bourses, gémissant et soufflant, les joues écarlates. L’homme lui appuya sur la tête, lui enfonçant son sexe dru jusqu’au fond de la gorge. Jonathan lui plaqua ses mains sur le cul, griffant ses fesses musclées avec une ardeur animale. Il sentait l’énorme chose palpiter contre sa langue et il n’avait qu’une envie : faire jouir ce type et jouir avec lui.

Sans prévenir, son amant se retira et le jeta sur le sol. Il était tellement plus massif, tellement plus fort... Avec des gestes infiniment lents, il entreprit de déboutonner minutieusement chaque bouton du chemisier du vendeur, couvrant son torse de petits baisers. Du bout de la langue il titilla son nombril, massant son sexe de la paume de la main. Jonathan rejeta la tête en arrière, perdant pied. L’homme acheva de lui retirer son pantalon et le retourna sur le ventre.

Il le pénétra d’un coup de rein brusque. Jonathan se tendit comme une corde d’arc et cria, autant de douleur que de plaisir, faisant aller ses hanches au rythme des allers et retours de l’homme. Celui-ci lui attrapa les mains, le faisant se redresser totalement pour pouvoir l’embrasser. Leurs langues se mêlèrent l’une à l’autre dans un rythme frénétique. Jonathan hurla, ne contrôlant plus les tremblements de plaisir de son corps tandis que l’homme le pénétrait plus profondément que personne ne l’avait fait. Des doigts lui pincèrent les tétons et une main s’empara de son membre, le branlant avec vigueur.

« Oui ! Hun ! »

Sa tête bascula en arrière et une bouche goulue se plaqua contre son cou et une langue agile caressa chaque parcelle de sa peau, exacerbant ses moindres sensations. Ses cris montèrent dans les aigus d’un seul coup tandis que sa respiration s’accélérait et qu’il oubliait tout, qui il était, où il était, avec qui. Tout. Assis sur l’homme il ondula comme une danseuse, plantant son regard dans celui, brûlant, de l’autre. Son corps agissait de lui-même, ne bougeant plus que pour ressentir un plaisir infini. Chaque coup de rein lui rappelait l’époque où enfant il faisait de l’équitation et se laissait griser par le galop du cheval. L’homme le griffa, labourant sa chair jusqu’au sang.

Il jouit.

Retombant entre les bras de l’homme, il vit des millions de phosphènes danser devant ses yeux et il lui fallut un temps pour réaliser que son « client » ne s’était pas retiré. S’il avait interrompu les vas et viens le temps de l’empêcher de tomber dans les pommes, il ne tarda pas à reprendre, doucement d’abord puis avec plus de vigueur. Un éclair passa devant les yeux de Jonathan tandis qu’il jouissait de nouveau, une fois, deux fois, trois fois. Combien de temps est-ce que ça pouvait durer ? Combien de fois est-ce que cet inconnu le renverrait au septième ciel ?

« Oh mon dieu ! »

Ils tournèrent tous les deux la tête en même temps vers la porte et pendant une brève fraction de secondes, Jonathan revint à la réalité. Katie. Elle était là, un carton de sacs dans les mains, bouche bée, les yeux ronds comme des soucoupes. Jonathan la regarda, la bouche entrouverte, les yeux emplis de fatigue et de désir. Il ne savait pas de quoi il devait avoir l’air comme ça, en train de se faire sodomiser dans l’arrière-boutique, l’air complètement assommé mais après tout, qu’est-ce que ça pouvait faire ?

« Viens... – murmura l’homme à l’intention de la jeune femme – Allez, joins-toi à nous. »

Elle resta plantée là, trop stupéfaite pour parler et Jonathan se demanda s’il ne ferait pas aussi bien d’aller lui parler – quoiqu’il ne soit pas vraiment en tenue pour discuter avec qui que ce soit – mais l’homme recommençait déjà à le prendre sauvagement, violemment et il se remit à crier sans retenue. De temps à autre, son regard allait jusqu’à Katie et ce qu’il vit le surprit : elle se touchait. Elle avait remonté sa jupe et enfoui sa main dans son string, pinçant son petit clito gonflé entre ses doigts. De l’autre main, elle se caressait le sein droit, les yeux mi-clos et les jambes tremblantes.

« Viens... – proposa à nouveau l’homme d’une voix à peine troublée – Je suis sûr que notre jeune ami serait ravi de s’occuper de toi. »

Cette fois elle accepta. Ses vêtements valsèrent à une vitesse ahurissante et avant que Jonathan n’ait le temps de comprendre quoique ce soit elle était là, étouffant ses cris d’un baiser. Il passa les mains dans ses cheveux, laissant courir ses doigts le long de sa nuque, dessinant la courbe de son dos tandis qu’elle se baissait pour le sucer. Un nouvel éclair le traversa et il tressaillit violemment. Avec une force dont il ne se serait pas cru capable, il la souleva et l’amena sur lui, s’engouffrant dans sa caverne aux délices, dévorant ses seins. Derrière lui, l’homme vint à son tour et se retira. Jonathan se coucha sur Katie, allant et venant en elle sans douceur, se laissant guider au rythme de ses hurlements de plaisir. Elle se cambra sous lui, les yeux révulsés. Lorsqu’il retomba sur elle, haletant, elle fit courir ses doigts dans ses cheveux et il crut même sentir un baiser déposé sur son front.

L’homme lui, était parti.

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Jonathan est une nouvelle de Kitty Braem, l'auteur de Sexy TV. Retrouvez son interview d'auteur érotique ici.

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