Le photographe et la romancière

Le photographe et la romancière

Publiée le 10 février 2014  

Ils sont bien... Lui, allongé sur le dos. Elle le recouvre de son corps, ses jambes de part et d'autre des siennes, sa tête dans le creux de son épaule. Elle caresse son torse, joue avec sa toison, titille son téton... Elle évite tout mouvement brusque qui pourrait déclencher la tourmente. Lui, du bout des doigts, comme distraitement, lui caresse le dos, descend jusqu'au haut des fesses, s'attarde sur cette petite fossette, là, juste au début de la raie... Lui aussi évite un mouvement malencontreux qui pourrait, dans une violente tempête, mettre fin à ce moment d'intense plaisir...

Ils sont bien... Le sexe de l'un fiché au plus profond du sexe de l'autre... Ils sont tout tendus vers ce qui est devenu le centre de tout leur être... Chaque sexe ressent le moindre frémissement de l'autre qui se répercute en longs frissons dans tout leur corps.

Ils sont bien... Mais ils savent qu'ils sont au bord du gouffre. Ils veulent l'un et l'autre faire durer ce moment d'attente... C'est si bon...

Il sent ses muqueuses qui se serrent un peu plus autour de son sexe.
- Non, ne bouge pas encore, lui susurre-t-il à l'oreille...
- Je ne bouge pas... C'est ta queue qui tressaille en moi...
Soudain, ils se tendent tous les deux. Il la serre très fort contre lui... Ils veulent résister encore. Retenir. Encore faire durer.

Mais comme dans un  réflexe, l'un et l'autre donne un petit coup de reins... Et ils ressentent l'un et l'autre cette décharge électrique qui part de leur sexe et irradie tout leur corps, de la pointe des pieds à la pointe des cheveux... Leurs sexes se gonflent encore les enserrant encore plus l'un dans l'autre, ils ne font plus qu'un...

Et c'est la fureur de l'orgasme. Râles, halètements, petits cris plaintifs... Le sperme jaillit en longues et puissantes saccades... Il le sent monter le long de sa verge enserrée... Elle le sent aussi... Leurs mains s'agrippent où elles peuvent, griffent, serrent le sein, le bras, les épaules, les fesses...

Puis, après de longues, longues, longues secondes dans un état second, tout est fini. Ils se relâchent. Cherchent leur souffle. Leurs bouches se joignent... 

Anne se retire doucement... Elle rampe sur le torse de Jeff puis se redresse en prenant appui sur ses bras tendu, toujours à califourchon sur son amant. Ils se regardent intensément en se souriant. Sourire de grande satisfaction... Jeff sent sur son ventre l'humidité faite du mélange de la cyprine et de son sperme qui doucement s'écoule du sexe d'Anne... Il pose ses deux mains sur ses fesses et les caresse doucement...
- Il va falloir que j'y aille ! La séance n'a que trop duré ! dit Anne en riant. Mais je repars avec de nouvelles idées...
- Et moi je garde de beaux souvenirs de toi !
Un dernier baiser. Une dernière étreinte. C'est fini. 

***

 

Je commence par la fin. Tout a commencé hier après-midi. Ou plutôt même, hier matin...

Jeff a pu s'offrir quelques jours de congés et s'est installé dans une petite maison prêtée par des amis dans ce petit village de la côte bretonne. Il sillonne routes et sentiers pour se livrer à sa passion, la photographie. En prenant ses photos, il cherche le détail, ce qu'on ne voit pas, il cherche à mettre en valeur ce qu'il appelle "la beauté de l'anodin"...

Hier matin, donc, jour de marché au village. Jeff y va et y prend toute une série de photos des étals, des groupes de personnes, des visages volés... Il se balade aussi dans le village et prend plein de photos d'une maison, de l'église, d'un détail, une fleur qui pousse au milieu des pavés...
Et plusieurs fois il l'a croisée. Malgré la douceur de la matinée, elle est habillée d'un blouson ample et d'un large pantalon qui ne laissent rien deviner des formes de son corps. Mais c'est son visage qui l'a attiré. Sensiblement le même âge que lui, la quarantaine. Une crinière de cheveux noirs frisés, presque crépus. Une peau mate. Des yeux en amande, noirs, profonds. Des traits fins. Une bouche qui dessine toujours un sourire...
Plusieurs fois, il l'a croisée mais jamais il n'a pu la photographier. Le faisait-elle exprès, comme un jeu ou comme une défense, mais chaque fois qu'il avait réussi à la cadrer en utilisant son zoom et qu'il se préparait à appuyer sur le déclencheur, elle détournait la tête... 

Avant de rentrer chez lui, il va prendre un café à la terrasse... Et justement, elle est là. Il s'installe à la table à côté de la sienne. C'est elle qui ouvre la conversation.

- Bonjour. Je vous ai vu prendre plein de photos dans le village. Qu'est-ce que vous lui trouvez de beau à ce village ? A part la côte et son petit port, il est assez quelconque, non ?
- Ah mais, détrompez-vous. Si on regarde bien, on trouve de belles choses. Et des choses quelconques peuvent faire de très belles photos. Regardez... Cet anneau dans le mur... cette fenêtre fleurie... ce pavé du caniveau... cette vieille gargouille de l'église...
- En effet. Vous êtes un artiste. Et vous avez l'œil. Vous n'êtes pas d'ici ?...
- Non, en vacances et j'en profite. Et vous ?
- Non plus, je ne suis pas d'ici. Mais j'ai une maison de vacances ici et j'y viens de temps en temps pour travailler.
- Travailler dans une maison de vacances ? Et qu'est-ce que vous faites ?
- J'écris des romans. Mais excusez-moi, il faut que j'y aille. Je dois amener des poissons que ma vieille voisine m'a demandé de lui acheter. Il ne faut pas que je la fasse trop attendre. A une autre fois peut-être.

Après son déjeuner, pris seul sur la terrasse (langoustine, turbot, arrosé d'un fin Muscadet... pendant son séjour ici, Jeff fait une cure de poissons-crustacés-coquillages), il décide d'aller farnienter un moment sur la petite plage avant d'aller marcher le long du sentier des douaniers.

Elle est là. Allongée sur une serviette étendue sur le sable fin.
- Je peux me mettre à côté de vous ?
- Bien sûr.
Il s'assoit.
- Vous restez habillé ? Le soleil est si doux sur la peau...
- Je ne voulais pas rester longtemps mais vous avez raison...

Il ôte son tee-shirt. En dégrafant son pantalon, il s'en veut d'avoir enfilé son petit slip de bain qui lui colle à la peau plutôt qu'un short de bain, plus ample... Elle va voir son début d'érection. Eh oui ! Jeff n'est pas insensible à la beauté de cette femme. Autant ce matin elle ne montrait pas son corps, autant là, elle le montre. Elle porte un deux pièces. Le haut soutient peut-être les magnifiques seins mais n'en cache pas grand-chose. Le bas, un petit triangle qui masque l'essentiel et qui se prolonge à ses trois angles par de fines lanières... Un ventre plat, de longues cuisses fines...
Lorsqu'il achève d'enlever son pantalon et qu'il est encore debout, il remarque son regard fixé justement là... Il s'assoit.

- Vous me disiez ce matin que vous écriviez des romans. Je vous ai peut-être lue ! Quel genre de romans vous écrivez ?
- Vous m'avez peut-être lue, je ne sais pas vos goûts. J'écris des romans un peu particuliers.
- ???
- J'écris des romans érotiques.
- Voilà qui m'intéresse... Qu'est-ce que vous écrivez en ce moment ?
- Vous vous intéressez à l'érotisme ? Ça m'intéresse aussi. Vous allez peut-être me donner des idées... 

Elle rit et poursuit.
- En ce moment j'écris l'histoire d'un homme, ce pourrait être vous, tient !, la quarantaine, un physique quelconque, comme vous...
- Merci du compliment !
- ...qui sait qu'il va bientôt mourir et qui veut faire toutes les expériences sexuelles possibles avant de mourir... Et il se fait aider par une de ses très bonnes amies et amantes... Alors il baise avec des hommes, plusieurs femmes à la fois, il participe à des partouzes, à des soirées sado-maso, il joue au maître ou au soumis... En ce moment, j'écris une scène où il dépucèle une jeune fille de 16 ans, pleinement consentante et qui s'offre à lui parce qu'elle ne veut pas être dépucelée, comme le sont la plupart de ses copines, à la hussarde par des gars de son âge. Voilà. Je ne vous en dirai pas plus. Et vous ? Vous ne prenez pas de photos cet après-midi ?
- Si, j'avais le projet d'y aller. Et j'ai mon appareil dans mon sac, là ! D'ailleurs... Hum !... Peut-être... Je peux vous photographier ?
Elle éclate de rire.
- Je m'en doutais ! J'ai bien vu ce matin que vous essayiez de me prendre... Mais vous n'allez quand même pas me photographier toute nue, non ?
- Mais vous n'êtes pas tout à fait toute nue. Et, pour être franc, je vous photographierais volontiers toute nue. Je cherche justement des femmes qui accepteraient de poser nues pour moi.
- Vous voulez vous rincer l'œil et me sauter, oui !
- Mais non, je vous assure. C'est simplement une recherche artistique et esthétique...
Elle rit de plus belle.
- Ben voyons ! Et ça ?
Et sans hésiter, elle suit du bout du doigt la longue barre dure qui traverse le slip de bain de Jeff...
Il bafouille, complètement décontenancé :
- Je ne peux pas cacher que vous me troublez et que je ne suis pas insensible à votre beauté comme à celle des femmes en général... Mais je vous assure que je sais me tenir et que je ne veux pas vous violer...
- Vous ne voulez pas me violer, là je vous crois.
Et très sérieusement, elle dit :
- Et bien d'accord pour une séance photos. Même nue si vous le voulez. Ce sera une expérience pour moi. Mais pas ici...
- Bien sûr, pas ici. J'habite à 5 minutes.
- Et bien allons-y !
Elle attrape son sac et en sort des vêtements. Sans aucune marque de pudeur, elle ôte le fin soutien-gorge et enfile un haut, décolleté, à fines bretelles, qui moule ses seins. Puis elle met son short, un mini short qui colle à son corps et met en évidence les rondeurs de ses fesses et de son pubis. Cette tenue n'apaise en rien l'érection de Jeff.

En marchant vers la maison de Jeff, ils poursuivent la conversation.

- Au fait, moi c'est Anne. Et vous ?
- Jeff !
- Enchantée, Jeff. Et je propose qu'on laisse tomber le vous et qu'on se dise tu. OK ?
- Ca me convient tout à fait.
- Jeff, je veux quand même mettre une condition. D'accord ?
- Sans doute. Mais dis-moi d'abord laquelle.

- Et bien, je suis pour la parité et l'égalité des sexes ! Alors, si je dois me mettre nue devant toi, je veux que toi aussi tu te mettes nu !
- Oh là ! Je n'avais pas prévu les choses comme ça ! Tu es une pousse au crime !
rigole Jeff, un peu surpris de cette demande.
- Pousse au crime ? Mais j'ai pas dit qu'on allait baiser. Je t'ai dit que j'acceptais pour vivre une expérience. Vivons la jusqu'au bout. On aime le cul tous les deux. J'aime le cul, tu t'en doutes, sinon je n'écrirais pas de romans érotiques. Et toi tu aimes le cul puisque tu veux photographier des femmes nues...
- Mais ça n'a rien à voir. Je cherche...
- Oui, tu me l'as dit. Tu es dans une recherche artistique et esthétique. Mais ça ne s'oppose pas.
- Mais...
- La preuve : la trique que tu avais tout à l'heure et que tu as encore sans doute...
Et elle lance sa main vers la braguette de Jeff.
- Qu'est-ce que je disais !... Alors on fait comme ça : j'enlève le haut, tu enlèves le tien ; j'enlèves mon short, tu enlèves ton pantalon ; j'enlève mon string, tu enlèves ton slip. Ok ?
- Bon. Ok... Voilà, c'est ici.

Ils s'installent au salon devant un petit café avant de commencer.
- Je me déshabille, alors ?
- Non. Pas si vite. Tu es dans une tenue très sexy et suggestive. J'aime ce qui est suggéré. Donc je propose de faire une première série de photos ainsi et ici. Et petit à petit, tu te déshabilleras...
- Nous nous déshabillerons
précise Anne en insistant sur le "nous".
- Ok, nous nous déshabillerons, si tu veux. Et ensuite, nous changerons de cadre pour faire des photos de ton corps nu. D'accord ?
- Je me livre à toi...
Jeff sort son appareil photo. Il installe un petit fauteuil devant un mur blanc.
- Voilà. On va jouer avec le fauteuil. Unité de lieu. Tu veux bien t'assoir. Je vais commencer par faire des portraits puis petit à petit je me reculerai pour te prendre en entier...

Et il commence à prendre des photos. De face, de profil. Anne se prête volontiers au jeu comme si elle avait toujours fait cela. Elle prend un air grave, puis sourit largement, puis mime la tristesse, la peur, le bonheur... Elle éclate de rire rejetant la tête en arrière et montrant ses belles dents blanches...
Puis Jeff prend en plan plus large... Il voit les seins moulés par le vêtement, il devine les tétons qui pointent à travers le tissu... Il lui demande de se pencher en avant pour avoir une vue plongeante dans le décolleté... Ah, ces seins ! Magnifiques. Fermes. Pas très gros. Portés haut. Il a envie de les prendre au creux de ses mains. Il sent son sexe, qui s'était un peu reposé en début de séance, reprendre de l'ampleur et relever la tête.
Il lui fait croiser les jambes puis les décroiser, les tendre devant elle, les écarter, mettre un pied sur le siège contre ses fesses... Il ne se lasse pas de regarder ces belles cuisses, longues, finement musclées, joliment galbées... Sur elles aussi, il aurait volontiers posé les mains. Les envelopper l'une après l'autre de ses deux mains, les caresser doucement du genou à la lisière du short, s'attarder sur "le gras", là où la peau est plus sensible à la caresse.

- Tu veux bien te lever maintenant et rester à côté du fauteuil...
Il la prend maintenant en pied. Il la fait se tourner, se cabrer, mettre un genou puis un pied sur le fauteuil... Il joue avec le zoom, s'attarde sur le fessier, sur le pubis...
- Tu peux soulever le bas de ton top pour dégager ton ventre ? Non, pas comme ça... Pas comme ça non plus, ce n'est pas beau.
- Eh bien, viens le faire, je ne comprends pas ce que tu me demandes.
Jeff pose son appareil et s'approche d'Anne. Il fait au vêtement comme un ourlet qu'il glisse à l'intérieur.
- Hummm ! Que tu as les mains douces.
Jeff comprend qu'elle faisait exprès de ne pas comprendre pour qu'il fasse lui-même cet ourlet...
- Hummm ! Que tu as la peau douce.

Et il la serre contre lui, une main dans son dos, sur l'espace qu'il a dénudé, l'autre sur ses fesses. Anne le repousse doucement.
- Allons ! Et tu me diras que tu ne veux pas me sauter ? Allez ! Continue ton œuvre, l'artiste ! se moque-t-elle gentiment.
Dépité et un peu vexé de s'être laissé aller, Jeff reprend son appareil. Mais il se délecte de ce que lui offre sa modèle et centre son objectif sur le mini short avec en haut la taille et le ventre maintenant dénudés et en dessous le haut des cuisses nues. Il prend toute une série de clichés de face, de trois-quarts, de profil, de dos...
Il lui demande de mettre ses mains en coquilles au-dessus de son pubis. Puis de glisser ses pouces sous la ceinture de son short au niveau des aines et de tirer vers le bas... Puis d'ouvrir son short...
- Accepterais-tu de glisser une main dans ta culotte ?...  Comme si tu te caressais...
- Volontiers.

Photos de la main devinée à travers le tissu. Mais Anne ne se contente pas de glisser sa main. Jeff remarque bien les mouvements qui se veulent discrets mais précis des doigts. C'est qu’Anne n'est pas insensible à ce qui est en train de se passer. Au début, ça l'amusait de jouer ainsi au modèle et de s'exposer. Maintenant, ça l'excite, ça lui donne des envies. Cette brève étreinte de tout à l'heure n'a fait qu'augmenter son désir. Elle sait maintenant comment cette séance de photos "artistiques et esthétiques" va se terminer. Elle refusera absolument que Jeff lui saute dessus et fasse quelque chose qui ressemblerait à un viol. Non, elle ne se laisserait pas faire. Mais elle sent qu'il ne le fera pas. Il sait se tenir. Son objectif est inquisiteur, certes, mais tout en retenue...
Elle mouille. Et voilà qu'il lui demande de faire "comme si" elle se caressait. Mais elle n'a pas envie de faire "comme si" ! Elle a envie de se caresser. Et elle a envie de baiser. Et elle sait que c'est maintenant inéluctable. Ils vont baiser. Mais elle veut en garder la maîtrise !

Jeff repose son appareil et, sans rien dire, ôte son tee-shirt. Anne comprend le message. A regret, elle retire sa main de là où elle était. Mais avec volupté, elle enlève son haut. Au passage, elle sent ses doigts. Cette odeur qu'elle aime de son intimité, de son désir. Et si elle lui faisait flairer ses doigts, à Jeff ? Non. Il ne faut pas non plus trop le provoquer.
Elle jette un regard sur la braguette du jean du photographe pour essayer de deviner la forme de son érection. Mais elle ne voit rien, le vêtement est trop ample.

Pourtant, si elle avait pu voir... Le sexe de Jeff lui fait mal tant il est gonflé, emprisonné dans son petit slip. Il a besoin d'espace pour s'épanouir tout à fait. Jeff a envie de plonger lui aussi sa main dans sa culotte pour apaiser la bête, pour lui aménager un espace... Mais non. Ne pas montrer son trouble, elle le verra bien dans un instant lorsqu'il faudra enlever le pantalon. Montrer surtout qu'il reste maître de son envie, de ses pulsions.

Il regarde intensément cette poitrine dénudée. Ces deux seins magnifiques. Arrogants, fermes, fièrement pointés... Elle aussi regarde le torse de Jeff. Ce n'est pas Tarzan, loin de là. C'est justement ce qui fait son charme. Elle n'aime pas les montagnes de muscles. Ni les forêts de poils. Il a le torse presque glabre. Une petite toison au niveau du sternum, autour des deux pointes... Et ce triangle qui s'enfouit sous la ceinture du pantalon. Elle a envie de poser sa main sur ce torse, de jouer avec les petits tétons qui pointent, de frotter sa joue contre cette douce et fine toison...
Clic clac. La séance a repris. Quelques photos en pied, dans différentes positions. Puis le zoom se rapproche des deux seins. De face, de profil, du dessous, de dessus, seul ou en couple...
Il lui demande de se les caresser. Enfin. Doucement d'abord, puis plus violemment, elle se caresse, se triture, se malaxe... Elle se fait du bien.
Il lui demande de continuer à se caresser d'une main et de mettre l'autre à plat sur son ventre... puis de nouveau de glisser cette main sous l'élastique de son string... En effleurant de son majeur son clitoris trempé de désir, elle ne peut réprimer une contraction de tout son corps et un gémissement de plaisir. Jeff ne dit rien. Mais il sent que quelque chose va se passer.
La tension monte. Ils n'ont plus envie de parler.

De nouveau, il pose son appareil, et sans rien dire, dégrafe son pantalon et l'ôte... Il en profite une fraction de seconde pour plonger une main dans son slip, flatter son sexe, lui donner un peu plus d'espace.... Anne le regarde comme hypnotisée par cette barre rigide qui traverse le slip. Lui, la regarde le regardant, attendant qu'à son tour elle se déshabille.
- Allons !
Comme réveillée en sursaut, enlevée à son rêve, Anne sursaute et fait glisser son short le long de ses cuisses.

De nouveau ils se regardent. Les corps ont envie de se rapprocher, de se coller, de se frotter... Mais chacun se retient. Jeff n'a plus vraiment envie de prendre ses photos. Elle est quasiment nue devant lui mais il en veut plus. Que cache ce minuscule triangle de tissus ? Et puis libérer son sexe... Le moindre mouvement qu'il fait provoque un léger frottement du tissus de son slip sur son gland à vif...
Lorsque Anne lui a proposé tout à l'heure, comme une condition, de se mettre lui-même nu si elle elle devait se mettre nue devant lui, cela lui avait semblé complètement incongru, déplacé, inutile... Maintenant, c'était une évidence. Alors, il glisse ses pouces sous l'élastique de son slip et doucement tire vers le bas dégageant sa toison, puis montrant la racine de son sexe qui est entrainé vers le bas... Il glisse une main, s'en saisit et le sort de sa prison. Puis il fait tomber son slip à ses pieds et s'en dégage.

Anne émet un petit sifflement.

- Waouh ! Quelle érection ! Tu vas tenir le coup ? essaie-t-elle de plaisanter. Mais elle a la voix un peu blanche, un peu enrouée comme si elle était émue.
- C'est en ton honneur, très chère !
Il s'approche d'elle...
- Allez, reprends ton appareil photo.
Elle le prend sur la table et le lui tend.
Elle sent l'envie de Jeff. Elle voit son sexe qui palpite tant il est prêt à exploser et à cracher son sperme. Et elle partage cette envie de se blottir contre ce corps, de mêler leurs membres et leurs sexes.
Jeff prend une profonde inspiration.
- Allez au boulot. Ne nous laissons pas submerger par l'émotion et la passion, nom de Dieu !...
rigole t'il. Et il poursuit
-... mais avant, Mademoiselle !
- Oh mon Dieu, quelle distraite je fais. J'ai oublié d'enlever ma culotte !
Et d'un coup elle fait glisser le très fin vêtement le long de ses cuisses... Instinctivement, elle met ses mains devant son bas-ventre comme pour se cacher... Mais elle les enlève aussitôt.
Ils rient mais ils rient jaunes, un peu crispés. Submergés par l'émotion.

- Mets tes mains sur la tête et écarte légèrement les jambes. Voilà. Parfait. Ne bouge plus...
Clic clac... Une photo en gros plan du pubis. Parfaitement lisse. Pas l'ombre d'une toison. Un pubis de petite fille. Et le début de la fente, le renflement du début des lèvres...
Jeff tourne autour d'elle faisant des plans rapprochés sous différents angles de ce pubis et de ce sexe qu'il aimerait tant embrasser, lécher, pénétrer... De face, de côté, de haut, d'en bas... Il se couche pratiquement par terre pour la prendre en contre-plongée : les deux cuisses solides, écartées en premier plan, couronnées par le sexe et tout en haut, ces deux mamelons...
- Retourne-toi, maintenant. Voilà !

Et les fesses suivent le même traitement que le devant. Ah ce cul ! Bien rebondi, bien ferme, Jeff a pu le constater lorsque, une fraction de seconde tout à l'heure, il lui a posé les mains dessus. Les voir là, nues, désirables, impudiques, augmente encore la tension... Grande envie de tendre la main, de les effleurer, de suivre la ligne qui sépare les deux lobes, de les écarter...

Puis il prend du recul et fait toute une série de photos de ce magnifique corps qui s'expose. Il fait prendre à Anne diverses poses. Il cherche à suggérer, à montrer la nudité mais sans voir les parties les plus intimes... Les seins cachés par un bras replié, une cuisse remontée empêchant de voir le bas-ventre...  Il fait assoir la femme sur le fauteuil, genoux largement écartés en lui demandant de laisser tomber négligemment sa main de manière à cacher l'entrée de son sexe...
Il continue ainsi à tourner autour du fauteuil...
- Tu peux  poser ta main sur ton sexe ?... Fais comme si tu te caressais... Introduis deux doigts dans ton sexe...
Chaque fois, Anne obéit. Il photographie en se rapprochant de plus en plus cette main qui s'agite. Car, comme tout à l'heure, Anne ne fait pas semblant. Elle est trop excitée pour cela. Elle veut calmer ses sens, satisfaire son envie.

Jeff pose son appareil photo.
- On fait une petite pause ?
Mais Anne n'arrête pas. Elle continue à se caresser. Tout son corps se tend. Ses hanches vont à la rencontre de sa main. Elle se tortille sur le fauteuil, s'est laissée glisser presque couchée sur le siège, les fesses dans le vide...
- Je veux jouir ! Aide-moi !...
Enfin ! L'invitation attendue clairement faite. Jeff se rapproche, se positionne entre les deux jambes ouvertes. Il tient son sexe à une main et prend appui sur l'accoudoir pour se préparer à la pénétrer...
- Non, pas comme ça ! Avec ta bouche et tes mains...
Jeff grogne...
- S'il te plait, Jeff ! Avec ta bouche et tes mains. Je te le rendrai, promis... Allez ! Vite ! Suce-moi ! Branle-moi !...
Décontenancé, déçu, Jeff lâche son vit. Il prend beaucoup sur lui mais il a aussi la fierté de montrer qu'il est plus fort que sa passion. N'a-t-il pas tant insisté en disant que sa démarche était purement artistique et qu'il ne souhaitait pas la sauter ? Déjà bien heureux que cette séance prenne cette tournure et qu’Anne l'autorise à la toucher...

Alors, il s'agenouille par terre entre les genoux écartés de la belle. Il pose ses mains sur les cuisses tant désirées. Il regarde les doigts qui vont et viennent, s'attardent à faire rouler le clitoris puis pénètrent dans le vagin et en ressortent chargés et luisants de la cyprine... Il commence de là où il est à percevoir les effluves de cette liqueur intime, cette odeur âcre, sucrée, propre à chaque femme mais qui a toujours cette teneur particulière à la femme en chaleur...
Sans rien perdre du spectacle, il fait remonter ses mains le long des cuisses jusqu'aux aines... Il s'attarde là. Il aime ce lieu charnière où la peau est si fine, si douce... Il fait glisser le bout de ses doigts en les faisant les plus légers possible jusqu'au sommet du Mont de Vénus, tout doux... Puis ses mains glissent dessous, s'emparent des deux fesses...

Et il approche son visage, perçoit de mieux en mieux l'odeur du sexe suintant de désir et de plaisir à venir... Il veut goûter maintenant... Doucement, il dépose un premier baiser sur les doigts en mouvement. Il les lèche par petits coups...
Anne veut plus. Elle est tendue d'impatience. Elle donne des coups de reins pour provoquer un contact plus ferme, plus volontaire... Elle retire ses doigts et force le passage entre les lèvres de Jeff qui les suce avec avidité...
Il la soulève légèrement des mains toujours plaquées contre les fesses, les enveloppant presque complètement... Et il donne un premier coup de langue tout le long de cette fente ouverte... Puis un deuxième... Et sa langue s'attarde sur ce petit bouton qui pointe entre les deux lèvres... Décharge électrique... Anne se crispe avec un violent soupir... Il pince le minuscule phallus entre ses lèvres, le titille de la langue...

Anne s'abandonne. Elle se livre entièrement... Elle a reposé ses coudes sur les accoudoirs et saisit ses seins à pleines mains... Chaque coup de langue, chaque pincement des lèvres provoque une onde de plaisir de plus en plus puissante... Elle presse de plus en plus fort ses seins, se pince de plus en plus violemment les tétons presqu'à se faire mal mais c'est une douleur jouissive... Elle donne de légers coups de reins pour accentuer la pression entre son sexe et la bouche de son amant.

Il a écarté ses fesses. Une de ses mains s'est enfoncée profondément entre elles... Un doigt trouve l'entrée secrète... Il s'y attarde, masse le tour de ce petit trou, cherche à détendre les muscles... Et une première phalange arrive à passer... Il s'agite autant qu'il peut... Puis le doigt s'enfonce un peu plus...

Nouvelle décharge de plaisir... Anne ne sait plus bien où elle en est... Elle pousse involontairement un petit gémissement... Elle entre dans un état second...
Jeff fait glisser son autre main et deux doigts pénètrent les muqueuses...
- Oh oui !...
Petit cri de douleur-plaisir. Elle le veut tout entier en elle. Elle ne veut plus faire qu'un avec lui... Sans qu'elle le commande, elle serre ses jambes autour du corps de l'homme, ses pieds se posent sur son dos, elle bande tous ses muscles, met toute ses forces dans cette étreinte...
La tension de plus en plus violente d'Anne décuple celle de Jeff. Il ne se maîtrise plus non plus. Ses gestes qui jusqu'alors étaient un peu calculés perdent toute raison. Il ne pense plus à son propre sexe qui pourtant est prêt à exploser. Il est tout tendu vers cette jouissance féminine en devenir... Il accentue la pression de ses lèvres et de sa langue. Ses doigts s'agitent frénétiquement entre les lèvres... Il a du mal à respirer le nez écrasé contre le pubis et la bouche pleine du sexe d'Anne. Il est presqu'en apnée...

Anne ressent plusieurs petites décharges électriques qui montent du fond de son ventre, irradient tout son corps... Elle râle de plus en plus fort... Et la petite bise devient vent violent, tornade, cyclone... Elle se perd dans le tourbillon de l'orgasme, violent, dévastateur... Elle perd conscience... Ne parle-t-on pas de petite mort ?...

Puis le calme revient doucement. Les pieds retombent au sol, l'étreinte se relâche... Doucement les doigts sortent de leur antre... Les lèvres se détachent et déposent un dernier baiser...
Jeff se redresse. Il regarde Anne qui a lâché ses seins et reprend doucement sa respiration, les yeux fermés, un beau sourire sur les lèvres... Qu'elle est belle ainsi ! L'orgasme l'a magnifiée. Elle sort de son rêve. Leurs regards se croisent...
Alors Jeff se relève, Anne se redresse.

- A mon tour de te faire jouir...
Elle prend le sexe tendu à pleine main et le porte à la bouche tandis que l'autre main se saisit des testicules. Elle lape le gland, le gobe en l'enveloppant de sa langue. Pendant ce temps, la main va et vient le long de la hampe bien ferme... Elle prend le sexe en entier dans sa bouche puis le recrache pour mieux le reprendre...
- Pas comme ça, Anne. Tu vas me faire jouir et je ne veux pas jouir dans ta bouche.
- Moi non plus...
Alors, sans le lâcher, elle se lève, colle son corps au sien... Et tout en continuant à le masturber doucement, elle passe l'autre main derrière et lui caresse les fesses.
Jeff l'enveloppe alors de ses bras... Il aime ce contact de ses seins contre son torse, il aime cette main fine qui enveloppe son sexe, il aime ce contact de la peau douce contre la sienne... Une main se saisit d'un sein, l'autre glisse vers les fesses...
Et la main d'Anne va et vient... Elle varie la pression des doigts, le rythme et l'amplitude du mouvement... Tantôt elle va de la racine jusqu'à l'extrémité du gland, tantôt elle s'attarde sur le gland, caressant du bout des doigts le frein, le méat... Et puis elle repart, s'arrête à mi-course, serre et desserre...

A son tour, l'homme sent la tempête qui monte... Il sent la jouissance qui arrive. Instinctivement il écarte un peu plus les jambes pour être bien enraciné dans le sol... Il serre de plus en plus fort la belle contre lui. A son tour, il ne veut plus faire qu'un avec elle. Sa respiration s'accélère et, curieusement, celle d'Anne accélère aussi sur le même rythme...
Et à son tour, Jeff perd toute conscience, se laisse aller, ne peut plus rien retenir. Il serre violemment Anne contre lui. Elle est obligée de lâcher prise. Le vit tendu, gonflé se retrouve coincé entre leurs deux ventres... Et c'est l'orgasme qui électrise Jeff de la tête au pied... Décharge qu'il communique à Anne. Ils veulent l'un et l'autre rentrer dans le corps de l'autre...
Le sperme jaillit en violentes saccades entre les deux corps soudés...
C'est fini. Les corps restent collés mais l'étreinte se relâche... Ils se regardent intensément. Leurs visages se rapprochent, leurs lèvres se joignent, leurs langues entrent en action...

Enfin les corps se séparent. Jeff prend la main d'Anne et l'entraîne vers le canapé.... Il s'assoit, la fait s'assoir sur ses cuisses et de nouveau ils s'étreignent et entrent dans un baiser sans fin... 

- C'est pas tout ça ! Tu voulais encore faire des photos, non ?
C'est Anne qui la première reprend conscience de la vie.
- Oui bien sûr, si tu le veux encore. Mais on peut peut-être s'accorder une petite pause. Tu as le temps ou tu es pressée ?...
- On peut y passer la nuit si nécessaire ! rigole Anne. Personne ne m'attend. Et je travaille là ! Ça me donne des billes pour écrire mon roman !
Ils rient ensemble. Echangent de nouveaux baisers picorés...
- Tu veux prendre une douche ?
- Volontiers.
Pendant qu'Anne prend sa douche, Jeff installe sur la petite table basse jus de fruit, verre, gâteaux... Et quand elle revient, il va se doucher à son tour...

Après une petite collation prise assis l'un tout contre l'autre sur le canapé, ils se retrouvent dans la chambre à coucher. Avec l'aide de son modèle, Jeff a déplacé le lit au milieu de la pièce pour pouvoir tourner autour, il a enlevé oreillers, traversin et couette et il a changé le drap du dessous pour mettre un drap blanc, le corps hâlé de Anne ressortira bien.
- Tu as déjà accueilli des femmes dans ce lit ?
- Et bien non, figure-toi. Pas depuis que je suis là !
- C'est bien ta veine. Tu vas avoir une femme nue dans ton lit mais toi tu n'y seras pas ! Dommage pour toi !
- Mais tu ne perds rien pour attendre, très chère !
- Oh ! Oh ! On verra... Tu es là pour faire une œuvre artistique et esthétique, je te le rappelle, pas pour me sauter ! Tout à l'heure, je me suis laissée aller mais je le regrette maintenant...
- Tu le regrettes vraiment ?
- A ton avis ?
Ils rient ensemble.

Jeff fait coucher Anne à plat ventre, de tout son long, les jambes jointes. Et il reprend son appareil photo. Il commence une série de clichés à hauteur d'homme, en vue plongeante, sous divers angles en tournant autour du lit. Puis avec le zoom, il s'attarde sur les épaules, sur les cuisses, sur les fesses...
Il lui fait écarter légèrement les jambes, puis en replier une...
- Tu peux te redresser sur les coudes ?... Tu te cambres... Pointe les fesses vers le haut... Glisse une main sous toi, vers ton sexe...
Chaque fois, il fait plusieurs photos sous différents angles, plus ou moins proche...
- Tu ne fais pas trop de photos ?
- C'est l'avantage du numérique ! On balancera après et on gardera les meilleurs... Mais tout est bon et beau chez toi...
- Flatteur...
- Allez, au lieu de faire des discours, redresse toi. Tu te mets à genoux, assise sur les talons... Voilà... Tiens- toi les seins... Glisse une main entre tes cuisses... Les mains dans tes cheveux comme si tu te recoiffais... Ecarte les genoux... Bien ! Parfait !... Désirable !...
- Oui, je vois ça, dis donc. Tu rebandes !
- Que veux-tu, maintenant que je t'ai goûtée, j'ai envie de plus quand je te vois ainsi...
- Ttttt !
Il continue à lui faire prendre plusieurs poses. A quatre pattes, à genoux épaules contre le drap... Il ose maintenant la toucher pour l'aider à prendre la position qu'il souhaite. Elle se laisse faire. L'un et l'autre aiment le contact que Jeff veut léger, pas trop indiscret... Leurs sens se réveillent de nouveau, redeviennent exigeants, pleins de désirs... Il tourne autour du lit, s'accroupit ou au contraire lève son appareil au-dessus de sa tête, joue avec le zoom...

- Allonge-toi sur le dos...
Elle s'allonge... Et il mitraille... Et il donne ses ordres rapides et elle obéit.
- Mets ta main sur ton sein... sur le ventre... sur ton pubis... Lève les genoux, écarte-les... Prends la position du fœtus...
Anne n'imaginait pas à quel point elle aurait du plaisir à s'exposer ainsi. Elle se sent tout à fait désinhibée. Jeff lui fait prendre des positions pleines de pudeur qui sont plus dans la suggestion et des poses parfaitement provocantes... Ce sont presque ces dernières qu'elle préfère. Provoquer. Pour le moment, elle ne se pose pas de questions de ce que Jeff va faire de toutes ces photos et qui va les voir. Pour l'instant, c'est lui qu'elle provoque. Cet homme qu'elle ne connaissait pas il y a quelques heures, qui est si doux, si attentif...

Elle devine la tension qui habite cet homme. Elle le sent à sa manière de lui donner ses indications d'une voix blanche, presque cassante... Elle devine à certaines positions qu'il lui demande de prendre, son désir... Elle voit la raideur de son sexe.  Et elle en tire un immense plaisir. Et un grand désir. Plaisir d'avoir tant de désir et de provoquer tant de désir. Elle aime quand il lui demande de poser se main, là, là où tout son désir à elle se concentre... Allant au-delà de ce qu'il propose, alors qu'il lui demande seulement de poser sa main sur son pubis, sur son sexe, elle glisse un ou deux doigts entre ses lèvres humides de son désir, elle effleure son clitoris gonflé et tendu qui ne demande qu'à ce qu'on occupe de lui.

Jeff, effectivement, est dans une grande tension. Et à vrai dire, il ne sait plus vraiment où il en est. Au départ, et il l'avait dit à Anne qui s'en était d'ailleurs moqué, il voulait avoir une démarche purement "artistique et esthétique". Il était sincère lorsqu'il l'avait dit à Anne. Mais voilà que cette séance prend une tournure, ou plutôt se poursuit d'une manière qu'il n'avait pas voulu imaginer. Même si au fond de lui, les femmes il en aime l'esthétique mais il aime aussi leur faire l'amour. Mais il pensait pouvoir maîtriser sa passion, son instinct un peu animal. Maintenant, il n'en est plus du tout sûr. Elle non plus d'ailleurs. Et ils ont déjà craqué. Et il sait qu'ils vont recraquer. Et que ce sera délicieusement bon. Il a fait les photos qu'il avait imaginées... Il a photographié pour les magnifier, sous toutes leurs coutures, sous tous les angles imaginables, ces courbes, ces pleins et ces déliés, ces rondeurs... Il a ses photos artistiques. Il a hâte de voir ce que ça donne...

Mais il n'a pu s'empêcher aussi de lui demander d'écarter largement les cuisses se délectant alors de la vue de ce sexe ouvert, brillant d'humidité, rouge, profond... Il a pris les photos qu'il ne voulait pas faire. Il sait qu'il les jettera. Ce genre de photos ressemble plus à de la pornographie qu'à de l'art ou tout simplement de l'érotisme. Et il n'aime pas. On trouve suffisamment de ces photos sur le net. Mais en même temps il est fasciné par ce sexe, par cette ouverture mystérieuse, porte de tous les délices, de tous les plaisirs, de toutes les voluptés... Un peu la Porte du Paradis. Ce sexe ouvert, offert, qu'il ne veut pas photographier mais qu'il photographie quand même, il a surtout envie de le pénétrer de ses doigts, de sa langue, de son sexe qui est si tendu à lui faire mal, ce sexe qui palpite d'émotion et d'impatience... 

Il fait de nouveau changer Anne de position. Les pieds sur le sol, les genoux en équerre sur le bord du lit, très légèrement écartés. Il pose son appareil au niveau du genou et prend, de ras, le paysage du corps : en premier plan, l'espace lisse de la cuisse jusqu'au Mont de Vénus. Et au loin les deux seins tels deux pics... Et il se déplace autour du lit, prend ce Mont de Vénus par la face nord, puis est, puis sud, puis ouest... Et il se met ensuite au niveau d'une épaule. Ce sont alors les deux seins qui sont au premier plan et, au loin, le Mont de Vénus et, au-delà, les deux cuisses... Une dernière fois, il demande à Anne de poser sa main sur son sexe... On voit alors le bras et au fond, un peu floue parce que la mise au point est faite sur le premier plan, la main. La main, précisément là. Qui suggère ce qu'elle peut y faire.

Il se redresse. Pose son appareil sur la table de chevet. Regarde Anne. Leurs regards se croisent.
- Tu arrêtes ?
- Oui, répond-il d'une voix cassée. J'en ai fait beaucoup, rajoute-t-il avec un rire forcé.
Alors Anne se repositionne au milieu du lit, écarte le plus qu'elle peut ses jambes, écarte de ses deux mains son sexe. Position pleine de vulgarité qui surprend Jeff venant de sa part à elle.
- Prends-moi ! J'ai envie que tu me prennes comme une chienne. Enfonce ta queue dans ma chatte, tout de suite, bien au fond et fais-moi jouir... Vite !

Un peu choqué par ce langage auquel il ne s'attendait pas, Jeff ne se pose pas de questions. Il se positionne entre les deux cuisses de la femme offerte, couvre son corps du sien et son sexe glisse entre les deux lèvres jusqu'au fond de ce sexe désiré. Immédiatement, les bras et les jambes d'Anne se referment sur lui et l'enserrent contre elle. En se contorsionnant, il arrive à glisser une main sous ses fesses. Vue la position de ses jambes autour de son corps, les deux lobes sont ouverts et il trouve d'un doigt l'entrée secrète qu'il pénètre d'un coup. Elle se raidit sous la douleur qui amplifie son plaisir. Elle resserre l'étreinte. Etreinte violente, passionnée, passionnelle. Enfin ! Jeff a pu pénétrer ce sexe. Il sent chaque millimètre carré de son vit enserré par les muqueuses. C'est chaud, doux, humide... Anne a enfin ses chairs écartées par ce phallus qu'elle surveille depuis tout à l'heure... Corps à corps, corps accord. Ils cherchent à rentrer l'un dans l'autre, à fusionner... Ils cherchent à ce que le maximum de leur peau colle à la peau de l'autre... Ces moindres minuscules mouvements se répercutent dans tout leur corps, se traduisent en profondes vibrations qui vrillent au plus profond et gagne toute leur enveloppe... Pas besoin de va-et-vient ! Ils étaient tellement tendus, à fleur de peau, submergés de désir avant même le coït que ces mouvements imperceptibles suffisent à leur faire perdre la tête... Et il ne leur faut pas longtemps pour exploser ensemble dans un gigantesque orgasme, un tsunami destructeur de toute raison.

Insatiables, après la tempête, ils restent encore un bon moment étroitement soudés, accentuant même encore un peu plus si c'est possible l'étreinte pour aller chercher la dernière goutte de plaisir, la dernière petite sensation.
Et puis tous leurs muscles se relâchent... Jeff se retire et roule à côté d'Anne. Ils s'enlacent, s'embrassent à pleine bouche... Membres emmêlés, leurs mains explorent le corps de l'autre. Ce n'est plus l'objectif de l'appareil photo de Jeff qui se fait inquisiteur, indiscret mais ce sont ces mains... Ils restent en silence, goûtant l'instant, tout au plaisir de la sensation de la main sur telle partie du corps et de sentir telle autre dans le creux de sa main... Mains qui épousent la forme, la courbe de la hanche, de l'épaule, du sein, de la fesse, du torse, de la cuisse...

Après une nouvelle douche, prise ensemble cette fois, ils se retrouvent autour d'un petit repas fait de bric et de broc. Jeff regrette de ne pas avoir prévu cet instant sinon il aurait préparé un repas de gala à la hauteur de son invitée-modèle-amante. Sans se le dire, ils sont restés nus.

- Tu vas refaire des photos ?
- Je ne pense pas. A moins de jouer avec la lumière mais je ne suis pas équipé. Mais je t'ai prise sous toutes les coutures...
- On regardera ?
- Bien sûr.
- Tu n'as pas envie de nous prendre en train de faire l'amour ?
- Tu veux encore faire l'amour ?
Ils rient ensemble. Jeff continue :
- Non ça ne me dit rien. Et puis pas facile de se photographier dans le feu de l'action... Non ! Par contre, tu serais avec un bel éphèbe, jeune, avec encore la grâce féminine de l'adolescence, je ne dirais pas non...
- Ah oui ? Un bel éphèbe, jeune, adolescent ? Tu as de ces fantasmes, toi !...
- Et toi ? Tu n'as pas de fantasmes ? Pour écrire des romans érotiques, tu dois en avoir quelques-uns, non !...

- Mmmoui !... C'est sûr que j'écris certains de mes fantasmes. Et j'essaie d'imaginer ceux des autres. Celui que j'écris en ce moment, cette histoire de cet homme qui veut faire toutes les expériences sexuelles possibles avant de mourir, je l'écris à la première personne. C'est lui qui raconte... Il faut vraiment que je me mette à la place de l'homme, que je devine vos fantasmes, Monsieur !... Mais c'est vrai que la femme qui est avec lui et l'aide à vivre ses expériences, c'est beaucoup moi... Et elle est très active...
- Même quand il dépucèle cette jeune fille dont tu me parlais tout à l'heure ?
- Eh bien oui. Toi tu sembles aimer les jeunes garçons encore adolescents. Moi je suis aussi attirée par les jeunes filles qui ont tout à apprendre des plaisirs qu'on peut tirer de son corps. Et accompagner ainsi une jeune fille qui se fait dépuceler par un homme, je ne serais pas contre.
- Et avec d'autres femmes ?
- Un moment, je raconte qu'il va au restaurant avec 4 femmes. Il a voulu qu'elles soient habillées sexy, toutes les 4 en mini-jupe. A l'apéritif, il leur demande d'enlever leur culotte et de les lui donner. Et il raconte sa jubilation de voir les 4 femmes se contorsionner sur leur siège pour ôter le plus discrètement possible leur sous-vêtement... Je ne sais pas si c'est un fantasme d'homme, ça ?
- La scène est plaisante, je ne l'aurais pas imaginée. Mais se retrouver à table avec 4 femmes sans culotte, c'est plutôt réjouissant. Et après ?
- A la fin de repas, il veut provoquer le jeune serveur. Et il lui montre les 4 culottes en lui demandant de les prendre en main, de les sentir... Le pauvre garçon est rouge de honte et on devine bien sûr qu'il bande comme un âne.
- Quelle perversité ! Tu es une pervers, ma chère. Et alors ? Il offre les 4 femmes à ce garçon ?
- Non. On ne reverra pas le garçon. Après ils vont chez une des femmes. Il se met nu. Elles l'attachent sur un fauteuil, les jambes écartées, les bras derrière le dos. Et les 4 femmes font l'amour entre elles devant lui. Supplice de tantale ! Il ne peut pas bouger, pas les toucher ni se toucher... Elles le provoquent en se mettant tout contre lui... Et chaque femme a le devoir de le faire jouir d'une manière ou d'une autre : en le suçant, en le masturbant, en s'empalant sur son sexe... J'ai eu beaucoup, beaucoup de plaisir à écrire ces pages.

Le repas terminé, Jeff charge toutes les photos qu'il a prises sur son ordi. Et il met en mode diaporama. 437 photos ! Il est assis sur une chaise face à l'écran. Anne, elle, ne veut pas s'assoir pour l'instant. Elle reste debout, à côté de Jeff, les jambes légèrement écartées, les coudes sur le bord de la table, les avant-bras dressés à la verticale, le menton posé sur ses mains ouvertes en corolles.

Les images commencent à défiler. D'abord les portraits puis d'un peu plus loin, la poitrine à peine cachée par le haut... Jeff ressent une drôle d'impression. Anne est nue tout contre lui, il a joui à deux reprise de son corps mais ce sont ces images qui lui redonnent des envies... Il sent des picotements vers le bas de son ventre, un afflux de sang vers sa verge qui commence à gonfler. Habillée ainsi, avec son haut et son mini short, elle est terriblement séduisante, sexy, désirable... Il regrette presque qu'elle soit nue, là, maintenant. Il regrette ces premiers instants de leur rencontre, voudrait les revivre. Il voudrait ôter ces légers vêtements, deviner ce qu'ils cachent, découvrir petit à petit ce corps merveilleux... Presque distraitement, il pose sa main sur l'arrière de la jambe, au niveau du genou. Il la remonte le long de la cuisse dont les muscles se bandent sous la caresse... Arrivée presqu'en haut, la main glisse à l'intérieur de la cuisse et elle redescend par le devant... Puis remonte...

Anne regarde aussi avec un drôle de sentiment. Elle se sent extérieure. C'est elle et pas elle qu'elle voit sur ces photos... Elle n'aime pas beaucoup les photos où l’on voit son visage. Parfois, elle demande à Jeff de supprimer telle ou telle photo ce qu'il fait sans discuter. Par contre, elle aime beaucoup les plans rapprochés sur une courbe d'une fesse ou d'un sein... C'est une autre femme qu'elle même qu'elle regarde alors...
On arrive aux photos où elle est nue sur le fauteuil. Elle repense à l'envie qui l'a prise de s'offrir du plaisir, là, maintenant, sans aucune pudeur, devant cet homme qu'elle connait à peine et qui pourtant est aussi nu, le sexe tendu. Et cette envie la regagne...

Justement la caresse de Jeff se fait plus précise. Sa main s'est arrêtée sur le gras de la cuisse, presqu'à effleurer les lèvres... Un doigt se dresse et continue le chemin en éclaireur, inquisiteur. Il glisse entre les lèvres pour constater qu'elles sont humides de désir, ouvertes, chaudes, lourdes...  Alors, les autres doigts suivent et Jeff commence doucement à la masturber.
Les images continuent de défiler. Ils les regardent mais ne les voient plus tous deux tendus vers ce désir qui les gagne de plus en plus violemment.
Jeff se tourne d'un quart de tour et fait assoir Anne à califourchon sur ses cuisses. Il la fait remonter haut de sorte que les lèvres ouvertes soient plaquées contre son sexe tendu. Il glisse une main sous ses fesses. Elle met un bras autour de ses épaules... Ils ont tous deux le regard tourné vers l'écran mais ne regardent vraiment plus les photos qui défilent... 

Maintenant il a passé ses deux mains sur les fesses de la femme. Il les caresse, les malaxe, les triture, les pétrit... Un doigt se glisse entre elles et la pénètre... Il picore de baisers les deux seins qu'il a juste face à lui, il les gobe presqu'entier, puis titille les pointes du bout de la langue, pince les tétons entre ses lèvres, lèche, tète, mordille...
Elle a toujours un bras autour de ses épaules et glisse l'autre main entre leur deux ventres, se saisit du vit, le branle en l'appuyant contre son sexe. Elle se masturbe en le masturbant. La tension monte, le vertige la gagne. Alors elle se redresse sur ses jambes sans lâcher la hampe et elle se laisse retomber dessus pour s'y empaler...

Les images défilent dans le vide maintenant. Ils ne cherchent plus, l'un et l'autre, que la jouissance extrême. C'est elle qui la première la gagne. Elle se crispe, se rejette en arrière violemment manquant perdre l'équilibre. Ayant presque anticipé, il la retient par la taille... Et à son tour, c'est lui qui jouit... 

*** 

Ils sont dans le lit, corps emmêlés, mains caressantes, bouches embrassantes, sexes encore en éveil. Mais ils sont épuisés et s'endorment rapidement ainsi enlacés.
C'est Anne qui se réveille la première. La couette a glissé au sol. Longuement, elle regarde ce corps d'homme allongé sur le dos tout contre elle. Le sexe gonflé est posé, lourd et épais, le long de l'aine. Elle a envie de le caresser, de le prendre en bouche pour achever la bandaison... Elle le prend délicatement entre deux doigts, le redresse légèrement... Elle le sent durcir un peu plus...
L'homme bouge, frémit. Il se réveille. Il émerge et reprend conscience de la réalité. Il prend conscience de ces doigts qui tiennent son sexe. Tous ses muscles se bandent pour s'étirer. Et son sexe durcit, se redresse, se développe. 

Voyant Jeff se réveiller, Anne grimpe sur lui. Elle écarte les jambes, se saisit du sexe bandé et se le glisse dans son sexe humide... 

Ils sont bien... 

Post scriptum à destination des lectrices : Jeff c'est un peu moi. Une séance photos comme celle-ci vous dirait ? Si oui, je vous promets de ne pas me déshabiller et de ne pas vous toucher. Je ferais avec vous une recherche... purement artistique et esthétique. Contactez-moi...

***

Note d'Irina : pour rencontrer l'auteur de cette nouvelle ou tout simplement découvrir ses textes et ses photos, je vous invite à vous rendre sur le Démon de Midi

Cette nouvelle est la 4ème contribution de Domi à Nouvelles Erotiques. Je vous invite à lire ou relire Il pleuvait fort, le week-end initiatique de Léa ainsi que Piano et Saxo.

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