Sous le ciel péruvien

Sous le ciel péruvien

Publiée le 06 avril 2016  

Sous le ciel péruvien, l'atmosphère est lourde. Malgré l'heure avancée de la nuit, la chaleur écrase tout ce qui ce trouve sous elle. Pierres, plantes, animaux ou hommes, peu lui importe, car à tous elle impose son joug implacable. Au fond du canyon de Colca, elle est ici dans son royaume.

 

Allongé dans le lit inconfortable de la seule auberge que nous avons trouvée, je respire fortement pour tenter de dissiper mon inconfort. Il y a bien longtemps que j'ai chassé la couverture miteuse qui nous avait été distribuée à notre arrivée et que je repose, nu, sur le matelas deux places avec María, le tout premier amour de ma courte existence. Je tourne la tête pour la regarder. Elle me tourne le dos, allongée sur le côté. La vue de son corps débarrassé de tout vêtement pourrait me faire supporter n'importe quel tourment et je trouve grand réconfort à détailler ses cheveux noirs raides tomber sur ses épaules. Je laisse ensuite glisser mon regard sur son dos et, enfin, rebondir sur la courbe de ses hanches. Ses fesses fermes et rebondies achèvent de chasser la chaleur de mon esprit. Je repense alors à notre rencontre il y a trois ans à Buenos Aires. Étudiant français à l'étranger, je trouvais alors la plus grande satisfaction à séduire les argentines avec ce petit accent qui fait souvent mouche auprès des étrangères. Parmi elle, Maria, dont la beauté sauvage m'avait particulièrement touché. Son teint très mat, ses formes, ses cheveux noirs et, surtout, ses traits de visage presque parfaits, avaient fait de sa conquête ma première priorité. C'est moi qui ai été conquis finalement. 

Il y a quelques temps déjà que María et moi voyageons ensemble en Amérique Latine, mettant à profit l'énergie de notre jeunesse. Il faut dire que je suis tombé amoureux de ce continent en même temps que de mon argentine. 

Au fil du temps et des aventures, nous avons développé un certain nombre d'automatismes et nos trois années de relation nous ont appris à nous connaître par cœur. Ainsi, notre goût inconditionnel pour les randonnées difficiles et les paysages sauvages nous ont amené à nous retrouver fréquemment dans des territoires aussi hostiles que ce canyon. Et dans chacun d'eux nous avons fait l'amour. 

 En déchaînant notre passion pour le sexe dans de tels lieux, nous faisons le pire des affronts à la face de cette nature si réticente à laisser éclater la vie. Nous l'humilions en faisant valser ensemble hormones sexuelles, spermatozoïdes, ovules et lubrifiant naturel. María était, comme beaucoup de filles sur ce continent, complètement désinhibée sur ce point. Bien que fervente catholique, elle ne voyait aucun mal à assumer son penchant pour le plaisir de la chair, car si Dieu l'avait ainsi faite, c'est donc qu'il ne voyait aucun problème à ce qu'elle agisse en accord avec sa propre nature. Même si ce raisonnement heurtait quelque peu mon esprit cartésien et athée, je ne voyais aucune raison de m'en plaindre. 

Et alors que je me remémore certains de nos ébats, je sens mon sexe se raidir doucement ma cuisse. 

C'est alors que je crois entendre un gémissement venant de la chambre voisine, occupée par un couple d'allemands et séparés de nous par un mince mur de plâtre. Croyant avoir rêvé, je retourne à mes pensées. Mais elles sont de nouveau interrompues par un gémissement étouffé. Pas de doute, cette fois. L'excitation, décuplée par mon imagination, me sort immédiatement de ma torpeur et je tends l'oreille au maximum. Mes bonnes capacités auditives me permettent de saisir plus de détails. Il ne s'agit pas d'un gémissement féminin, mais de soupirs rauques, indéniablement masculins. J'essaye donc de m'imaginer ce qui peut le pousser à gémir ainsi et commence à me figurer le traitement que lui réserve cette belle blonde aux lèvres fines qui a affolé mes hormones au moment où nous nous sommes rencontrés, cette après-midi. Cela m'avait d'ailleurs contraint à des efforts redoublés pour afficher une maintenue cordiale. Je crois percevoir, mais je soupçonne mon imagination de tout reconstruire, quelques bruits de succion. Ma parole, serait-elle donc en train de lui administrer une fellation de première catégorie ? Alors que ces bruits infimes semblent survenir à des intervalles de plus en plus courts, j'entends clairement un râle rauque bien plus fort que les autres se détacher dans la nuit. La belle blonde doit être en train d'achever son homme. Mon imagination s'affole et j'imagine alors ses lèvres fines, bien serrées autour du pénis de son compagnon, multiplier les allers retours, ne lui laissant pas de répit avant le jaillissement final. Je vois quelques goutes perler du coin de la petite bouche et rouler le long de son menton.

Désormais, mon érection est si forte qu'elle en est douloureuse et je me rapproche de María. Je bascule sur le côté et, armé de cette confiance tissée par une complicité que seuls partagent les partenaires réguliers, je saisis mon sexe dur et caresse en effleurant à peine les fesses de mon amante. J'étale les gouttes de sperme qui perlent au bout de mon pénis sur la surface de la peau mat de son derrière, déjà luisant d'une fine couche de transpiration. Surprise, Maria se retourne et me lance un regard désapprobateur. Il fait bien trop chaud pour déchaîner nos passions. Cela dit, je lui fais signe de se tenir silencieuse et lui montre du doigt la paroi en plâtre qui nous sépare de nos amis allemands. Les bruits ont repris, et cette fois, ils sont clairement féminins. María se retourne pour mieux écouter. Après quelques instants, je sens que les soupirs et les gémissements étouffés, mais clairement audibles, commencent à l'exciter elle aussi. Je sais à quoi elle pense. Notre petite routine préliminaire commence à lui envahir l'esprit et elle transpose ses propres souvenirs sur les événements de la chambre voisine. Elle imagine donc les doigts du solide gaillard se frayer, un à un, un chemin dans l'antre humide de la blonde. Elle l'imagine rentrer d'abord un doigt, le majeur. Il faut toujours commencer par le majeur. Après tout, c'est le doigt le plus long et quitte à n'en glisser qu'un seul, autant envoyer le champion. En outre, en tenant la paume vers le haut, cela permet au pouce de masser le clitoris dans le même temps. Puis, elle sait que, passées quelques minutes, cela  ne suffit plus. Il faut, désormais, y introduire l'index, pour remplir un peu plus. Le massage clitoridien est toujours possible même si le rythme s'accélère. Elle imagine ces doigts humides rentrer et sortir, rentrer et sortir, rentrer et sortir encore. Elle suppose que les allers retours s'accélèrent, car les soupirs arrachés à notre voisine sont de moins en moins discrets. Quand les gémissements s'interrompent un court instant, elle l'imagine en train de lécher les doigts de son homme, imbibés de sa propre mouille. Elle l'imagine les avaler complètement avec la folle énergie insufflée par l'excitation devenue irrépressible, celle qui vous fait perdre la tête. Et maintenant, il doit lui en faire lécher trois le salaud, parce que trois c'est le nombre parfait. Il faut bien humidifier le troisième. C'est le nombre que María aime par dessus tout parce qu'ils la remplissent jusqu'à l'extase. Ces triplés insolents qui pénètrent son intimité accomplissent le plus fantastique travail d'équipe pour la faire immanquablement jouir. 

 Notre voisine n'y tient d'ailleurs plus et ne parvient pas à dissimuler la violence de l'orgasme imminent. Alors que les sons deviennent clairement audibles, je susurre à l'oreille de María le début de la scène. Je lui raconte comment l'allemande s'est assise à califourchon sur son homme, comment elle lui a léché les cuisses dans un long et lent mouvement qui l'a rapprochée de ses bourses. Comment, ensuite, elle lui a, du bout de la langue, doucement, caressé les sillons de ses testicules. Comment elle s'est saisie de son sexe pour lui masser le gland. Dans le même temps, je caresse son ventre d'une main et m'approche en de lentes courbes de son vagin. De l'autre, je trace avec un doigt de petits cercles autour de son téton et m'en rapproche progressivement. Je lui caresse également la raie des fesses avec mon sexe avec de lents mouvements du bassin. Je lui détaille comment elle a fait prisonnier le sexe de son amant en l'enfermant dans sa petite bouche. Et puis, enfin, comment elle a accéléré le rythme afin que le sperme jaillisse. Et lorsque je prononce le mot "orgasmo", j'atteins son clitoris et je lui pince le téton.

C'en est trop. Elle me repousse violemment sur dos, se met à genoux sur le lit, se saisit de mon sexe dur et commence à me sucer avec violence. Elle me masturbe à toute vitesse et avale ma verge avec de tonitruants bruits de succion. Je tiens environ 20 secondes à ce rythme infernal avant d'éjaculer dans de longues giclées blanches qu'elle reçoit comme une récompense personnelle. En effet, en me faisant éjaculer si vite, elle s'est vengée de l'excitation insupportable que j'ai faite monter en elle et m'a privé de mon plaisir suprême : la frustration et la longue durée du désir avant sa satisfaction finale. Je sens qu'elle recouvre mon gland de mon prépuce, puis qu'elle immisce sa langue à l'intérieur jusqu'à atteindre le petit orifice par lequel se sont échappées mes armées blanches. 

Alors que je tente de me redresser, elle me repousse une nouvelle fois de ses bras minces et me maintient allongé. Elle présente alors son sexe à mon visage et m'ordonne de le lécher, de boire sa semence dont j'ai déclenché l'inondation. Je la contemple alors qu'elle me domine de toute sa hauteur. Je regarde ses lèvres béantes me couvrir et m'appeler de leur supplique muette. Je saisis ces cuisses et plaque son sexe contre mon visage. Elle s'assoit dessus. Avec toute la dextérité dont je suis capable en de telles circonstances, j'immisce ma langue à l'intérieur de son orifice rose. Je lèche indistinctement ses lèvres, son clitoris, la paroi intérieure et me délecte du liquide qui s'échappe de son vagin. Je ne sais pas si cela lui fait particulièrement du bien, mais elle m'ordonne dans un murmure de continuer. 

Visiblement, nos propres ébats n'ont pas laissé indifférents nos voisins d'origines teutoniques, parce qu'ils ne prennent même plus la peine de cacher leurs gémissements. La blonde en vient presque à crier. Les tours que me joue ma déesse et les cris de ma voisine me rendent immédiatement mon érection. María devient comme folle et se couche sur le dos. Elle plaque ses genoux contre sa poitrine et m'ordonne de la prendre. Je me jette presque sur elle et la pénètre immédiatement avec une sauvagerie bestiale. En position du missionnaire, je peux voir le visage de María se déformer sous mes assauts. Elle a le regard presque vitreux, comme ailleurs. Les cris stridents de l'allemande la rappellent à la réalité. Elle me hurle de la prendre plus fort, de leur montrer qui de la chambre 1 et 2 sait véritablement s'y prendre lorsqu'il s'agit de faire l'Amour. Elle me griffe les fesses qu'elle plaque contre son bassin pour accentuer mon mouvement. Je tambourine contre son cul aussi fort et vite que je le peux. María se met à crier aussi alors que je pousse de grands râles rauques. Alors que nous changeons de position pour éviter que j'éjacule trop vite, nous entendons soudain des gémissements distincts de ceux qu'avait poussés l'allemande jusqu'à présent.

Il s'agit du couple d'Anglais de la droite. Dans notre épopée avec nos amis d'outre-Rhin, nous en étions venu à oublier complètement leur présence dans la chambre 3. Elle, est une femme noire élégante, presque hautaine, et dotée d'une grande beauté. Son compagnon est un homme brun dont le regard m'avait paru désespérément vide. Nous avions immédiatement préféré les allemands, plus avenants. Mais voilà qu'ils se mêlent à la partie. L'anglaise crie à en faire trembler les murs. Rendu fou par nos voisins et par ma compagne déchaînée, je saisis Maria, la mets sur ses pieds, et la colle violemment contre la paroi qui nous sépare des anglais. Avide et animal, je la retourne pour ne voir que sa croupe. L'écrasant presque sur le mur, je la pénètre avec force. Je lui crie de partager ses pensées avec les anglais alors que je lui tire les cheveux et lui administre de fortes fessées. La sueur nous coule sur chaque partie du corps et est à l'origine de bruits de mouille qui me comblent. Il est clair que les trois couples sont saisis d'une étrange fièvre et que l'émulation devient notre seule énergie. Nous mêlons nos cris avec un plaisir sauvage que nous n'aurions jamais soupçonné posséder en nous. Alors que je pénètre María, je m'imagine prendre tour à tour l'anglaise et l'allemande. Je m'imagine même les sodomiser et prendre un plaisir sans borne à voir se rebrousser leur anus sous l'effet des assauts de mon sexe. Je me figure en particulier que c'est à la britannique que j'administre ces coups de reins violents et que c'est contre ses magnifiques fesses ébènes que claque mon bassin. Les règles les plus élémentaires de prudence seraient sacrifiées sur l'autel de notre démence. Vive le vice, le bon, le vrai, le vice illimité!! 

Après que notre excitation a atteint le firmament, Maria et moi ralentissons et puis nous arrêtons un instant. Elle se retourne et nous nous enlaçons fortement. Je la soulève et elle enroule ses jambes autour de ma taille. Je la pénètre et, rapidement, je jouis d'un des plus longs et puissants orgasmes de toute ma vie. Nous restons ainsi serrés un long moment, mon foutre glissant de son vagin, coulant sur ses fesses et gouttant par terre avec un bruit qui devient tout le symbole du calme après la tempête. Nos voisins ont également terminé leur affaire. Maria et moi nous regardons, surpris, puis, progressivement, ravis. Nos sens enfin apaisés, nous retournons chacun dans nos lits et pensons jusqu'au lever du soleil à ce songe d'une nuit d'été.   

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Merci à Moriarty pour ce nouveau récit. Je vous invite à lire Belle Symphonie du même auteur. 
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Crédit photo X-art

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