Lisa

Lisa

Publiée le 05 février 2019  

    






























Je pénètre dans l’appartement de Lisa ; trois semaines se sont écoulées depuis ma dernière visite. Je découvre un salon propret et ordonné. Les piles de cartons ne sont plus, enrôlées dans une active entreprise de rangement. Je suis content de la revoir, très même, le souvenir de sa bienveillante hospitalité encore frais et marqué dans mon esprit. Les cartons ne sont pas la seule chose qui ait changé. Finie l’écolière, faussement fautive, et effrontée... place à la soubrette, aguicheuse et hardie ; et au vu du ménage opéré dans la pièce, une cendrillon oh combien efficace. Tout y est, le tablier, le corset, le porte-jarretelles, quelques menus agréments, un joli tableau échappé du théâtre de Molière... sa servante coquine et délurée qui n’attend que Monsieur. 

    Nous échangeons quelques mots, un aparté bref, la causette n’étant pas le fil moteur de nos retrouvailles. Mon hôte me propose un café, que j’accepte volontiers. Elle investit sa cuisine, me suggère pour patienter de m’asseoir sur le canapé. Je m’abandonne dessus – tiens, sa tête était couchée là la fois dernière. Lisa revient vers moi, un plateau à la main, le pose juste devant moi sur la table basse ; je remue, ajoute un peu de sucre, et porte la tasse à mes lèvres. A peine ai-je avalé ma première gorgée que ma servante fond sur le devant de mon pantalon, et commence à en déboutonner l’ouverture. Elle tire sur les jambes, agenouillée en regard, les fait tomber à mes pieds, puis dépose à son tour mon boxer... verse sa main sur mon sexe encore timide ; ses doigts serviables l’enlacent. L’éponge se gonfle, le tuteur s’élargit, se gorge, conséquence sans surprise de ses diplomates attentions. Je pose ma tasse... Lisa se pose en regard, bouche en avant, ses deux bras menottés derrière. 

    Sa posture est magnifique : ses genoux attenants, le tronc courbé, la tête fléchie, dissimulée sous l’épais volume de sa chevelure en bataille. Lisa entreprend mon membre, l’enjôle, le happe. Elle poste ses mains sur mes cuisses, s’appuyant dessus embrigade ses coulées. Je la laisse faire, tire avantage de son ressort, regarde son visage s’empaler, ses lèvres m’enclore. J’agrippe ses deux bras et les repousse dans son dos ; elle ne bronche pas, les croise obéissante dans leur position première. Je la préfère ainsi, sa tête seule en manœuvre. Sa bouche d’une traite s’enfonce, cette façon particulière qu’elle a de conduire, tombant droite et verticale. Je me penche en avant, juste ce qu’il faut pour attraper mon café sur l’autel. Je bois ma gorgée, deux doigts serrés sur l’anse... hum, il est encore chaud. 

    Quel bonheur !! Oui, quel bonheur de savourer un arabica serré, lové dans un canapé, le sexe tendu, soustrait par une bouche galante et enveloppante. Cela ne m’était pas encore arrivé, je l’avoue, et je me surprends à immortaliser, graver la scène dans les serpentins rubanés de mon âme. Un moment béni de détente, entracte hors du temps, que je déguste avec la même délectation que le nectar noir qui l’accompagne. Comme il est facile avec Lisa de laisser flâner son imagination. Elle n’a pas levé un cil, ne manifeste nulle rébellion, me suce élégamment recoquillée, ses genoux joints. Je sais qu’elle apprécie l’estrade, dos fléchi, la tête en éclaireur, mains interdites, toujours cette inclinaison détachée, cet exquis maintien : elle en joue à la perfection, me renvoie l’image de la maitresse de maison rêvée, celle que l’on commande dans ses songes humides, dans ses fantasmes domestiques. Ma tasse en main, je regarde sa crinière crêpée chaperonner la course impeccable de son balancier. J’avale ma dernière gorgée et repose le récipient vide, prenant soin de ne pas la déranger. J’empoigne ses boucles et relève sans forcer son visage ; je l’invite à me suivre, le lui souffle vison-visu.

    Je me rive dos contre le mur de l’entrée, à l’endroit même où je me trouvais la fois dernière, la réclame du regard. Lisa comprend de suite – elle sait mon souhait – et glisse sa main sous mes testicules, conduit une phalange vers mon anus. J’écarte les jambes, lui signifie ma volonté. Je sens sa pulpe graviter sur mes stries, elle arrime doucement son doigt. Genoux à terre, elle explore, procède par petits avant-goûts, me couve de ses yeux. Je lui prends la tête et l’amène devant mon sexe ; elle le gobe sans peser. 

    Tandis que sa bouche m’enfourne, je sens la poussée de l’intrus : j’ai un peu mal. Lisa n’est pas une experte du massage anal, elle me l’a confié. Elle ne rechigne pas à le prodiguer, n’y trouve aucun déplaisir, mais pas de vrai plaisir non plus, préfère qu’on la guide. Je la laisse jouer avec son doigt, passer d’une défiance ma porte occulte. L’intromission, l’impulsion un peu heurtée, l’orgueil ponctué de la kératine. Je la laisse s’affairer, un temps compté, puis lui demande d’arrêter ; ne cherche pas à l’accompagner, la désire à ma droite.

    Je lui désigne le couloir, et son reflet libertin, l’invite à s’installer par terre à quatre pattes, dos au miroir. Ma soubrette défère à mon désir, se place paumes et genoux sur le sol, posture attentiste et subordonnée. Je me campe à mon tour devant elle, droit sur les genoux, mon membre primesautier ; la contemple obligeante qui m’embouche sans attendre. Son chef à l’horizontale, je m’approprie sa croupe offerte, levée dans le renvoi du miroir. Je conduis un œil, cabote de son séant à son sommet. Sa petite culotte découvre le bel arrondi de ses fesses, se loge inquisitrice dans leur épissure. Son gousset disparaît, sa flèche visant l’ajour caché de son pubis. La vision est enchanteresse, à peine chahutée par la cadence de ses allers retours. Sa bouche m’essange, rembarre mon prépuce, essore ses replis. J’agrippe ses boucles. Elle se plie aux caprices de mes mains, enfile plus gourmande mon sexe. Je l’épie dans la glace, attire sa tête au plus près, la sollicite expressément. J’entends son aspiration, les râlements de sa succion, ses petites plaintes engorgées. Elle proteste introduite. Je l’observe dans le miroir, admire son portrait sous la dictée de mes mains. Ses boucles tenues, je bascule son image, l’empoigne plus ferme. L’effervescence éperonne mes terminaisons. Je finis par lâcher prise, lui concède un second souffle, avant de la convier dans la chambre. Elle se lève et me précède, toujours sans mot dire. 

    Arrivé dans son alcôve, je lui demande de s’allonger sur le lit, sur le dos, la tête versée en arrière. Un genou sur sa couche, elle défait son corset, s’en délivre sans chagrin. Elle s’exécute, se couche sur le matelas, sa poitrine délicate offerte à mon regard, pose sa tête sur le bord, la laisse doucement choir. Sa vision de rêve... je me présente à elle, fléchis mes genoux pour tomber à sa hauteur. J’abandonne mon bien sur sa bouche ; celui-ci effleure ses lèvres, roule sur ses commissures avant de s’y insinuer... 

    Elle gobe mon appendice, le brigue à l’envers. Je m’enfonce, me retire doucement. L’admission est plus audacieuse, dans cette position plus sensitive. J’adore l’exquise contrainte d’une fellation ainsi menée, le contact – que je trouve plus intime, l’impression de réellement s’introduire, une pénétration directe et sans équivoque. Je caresse son sein en même temps, garde mon autre main sur la base de mon pénis, pour le guider tout droit. La position est grisante, la soumission suggérée... Voilà pourtant que je me retire au bout de quelques allers et venues, sans autre considération. Sic !! Encore aujourd’hui, je m’interroge sur les raisons qui m’ont poussé à interrompre si soudainement cette divine correspondance. Surtout avec Lisa, oui... qui tant que l’on amène les choses avec douceur, et de ma courte expérience, accepte sans déplaisir toutes les mises en bouche ; le mystère demeure entier, inexpliqué... un défi de taille pour MM. Holmes & Poirot, ou Mme Christie (pour ne citer que les plus illustres ambassadeurs de la profession).

    Je la laisse se relever – le sang n’a pas eu le temps de lui monter à la tête – et m’aposte au beau milieu du lit, la queue dressée et rigoriste. Vêtue de sa seule petite lingerie, ma soubrette se loge entre mes jambes et repart à l’assaut. Sa langue s’enroule, diligente, sur le fût de ma hampe. Elle me suce à nouveau, m’engloutit d’exquis allant. Je lève mes jambes, les ramène lentement, pendant qu’elle se prête disciplinée. Lisa comprend mon désir, délivre mon sexe, tout en poussant mes cuisses vient se positionner sous mon siège. Elle commence à me lécher l’anus, sa langue dardée, ses narines postées sous l’ovale frère de mes testicules. Des frissons naissants me parcourent, accompagnent sa suave et caressante lapée ; c’est tout simplement divin. Elle remonte mon périnée, accoste mes boules, les cachète doucement, les aspire l’une après l’autre. Elle change alors sa posture, vient se placer sur mon côté, ses fesses à portée. J’approche ma main de son entrejambe, agrippe sa culotte et la fais capituler le long de ses cuisses, découvre sa vulve glabre et bombée. Sa croupe levée, ses jambes serrées, son joli fruit mûr affleure.  

    Lisa m’a repris en bouche. Tandis qu’elle me rançonne, je cajole volontiers son Sphinx. Sa texture est doucereuse, exempte de toute pilosité, parfaitement lisse... les ailes célestes d’un ange !! Mes phalanges s’y fourvoient, patinent délicatement le sillon de ses lèvres. Je me sens partir, inéluctablement. Son gosier clame et m’appelle ; hum !! Je ne sais tenir plus... Je chavire ma liqueur, me répand nourrissant dans sa bouche. Ma sève se déverse dans son logis, sa réception privée, éclabousse son pharynx. Elle produit cette sorte de stridulation cette fois encore – sibilation incontrôlée – au moment de me recueillir. J’en conclus, convaincu devant l’éternel, que Lisa aime tout particulièrement recevoir la jouissance d’un homme, c’est là sa façon singulière – et je pense involontaire – de le témoigner. Les deux fois où je me suis répandu dans sa bouche, étendu sur son lit, j’ai eu droit à ce petit rituel sonore... oui !

    Lisa récolte tout, ne laisse rien échapper. Lorsqu’elle libère mon organe, celui-ci n’a plus goutte à délivrer ; tout a été méticuleusement consommé, ingéré. Elle pose alors ses yeux sur moi, me gratifie de ce regard rêvé, fenêtre, battant ouvert qui lui sied si bien.

    Et quant à la fois d’avant...

    Ma petite insolente, tempo discipliné de son office buccal. Elle ne perdra rien de l’albe liqueur, libérant un petit cri aigu, sorte de stridulation, à l’instant désiré de ma délivrance. Je l’observerai recueillir ma semence, ses lèvres bâillonnées, son masque expressif, rebelle à toute évasion. Mon sexe rendu, Lisa lèvera sa tête, dispensera ses yeux, la candeur d’une divine déglutition en bouquet. Je me rhabillerai et la quitterai dans la foulée, la léguerai à demi couverte sur le pas de sa porte. 

    Après lui avoir écrit, je recevrai cette jolie réponse : 

    « Merci beaucoup pour ce message qui me fait très plaisir... j’ai apprécié moi aussi, j’ai trouvé ça très excitant. Il faut dire que je n’ai rien contre les mecs qui savent ce qu’ils veulent... sourires. À bientôt j’espère, Lisa ».

    Oui, à bientôt Lisa...

***

Merci Christophe d'avoir exploré pour notre plus grand plaisir une nouvelle facette de la sexualité.
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