Miss Dior, la fin

Miss Dior, la fin

Publiée le 17 juillet 2013  

Mathilde regrettait les mots qu’elle venait de prononcer ! Elles avaient rejoint le salon, d’où fusaient des rires masculins, les bras chargés d’assiettes individuelles savamment décorées par les soins d’Isa. S’il y avait bien quelque chose qu’on ne pouvait lui reprocher, c’était bien ses talents culinaires .Elle adorait recevoir et cela se ressentait tant les détails de la décoration que dans le mélange savant des saveurs de ses plats souvent très élaborés.

« Voilà Messieurs qui va adoucir votre hilarité, salade chaude aigre douce de saint jacques poêlées aromatisée d’une vinaigrette de mangue et curcuma. 

- Ma chérie, comme toujours parfaite...

-Ça a l’air délicieux, avait ajouté Benjamin »

Mathilde après avoir déposé les assiettes devant chacune des convives, avait repris sa place attribuée entre Benjamin et l’italien.

« N’avons-nous pas été trop longues ?

-Non du tout, cela nous a permis de faire plus amples connaissance.

-Oui, Jacques, vous aviez l’air de bien vous amuser.

-Oui tu sais, Math, des anecdotes masculines qui ne vous amusent pas vraiment vous les femmes

-Oui je vois, du genre un peu gras.

 -Tu ne nous avais pas dit que tu partais au Portugal ?

-Je n’ai pas vraiment eu le temps, mais auparavant je pars rejoindre Christopher à la maison du Lac.

-Vraiment, vous vous êtes réconciliés...que de souvenirs mémorables La Creuse !

-Oui, les ballades en vélos, les soirées devant la cheminée...

-Pas que ...

-Tout cela est derrière moi, je vais là bas juste pour me ressourcer, une mise au vert en quelque sorte. »

Durant ce dialogue pour le moins empreint de dualité, son voisin de droite, Angelio, avait tenté une approche tactile de la cuisse de Mathilde, égarant sa main sous la table

Par respect pour ses hôtes Mathilde n’avait manifesté aucune désapprobation. L’éducation dont elle avait hérité de ses parents lui interdisait, bien malgré elle, tout débordement colérique susceptible de dégrader trop rapidement l’ambiance de la soirée. Jacques avait poursuivi la discussion de manière plus sympathique, remémorant à Mathilde l’inoubliable chute à vélo de Chrys dans les eaux vaseuses d’une mare à canards, alors que sous la table, la main gauche de Benjamin donnait la réplique à celle du playboy latin.

Elle avait ri, se rappelant visuellement la scène, Chrys recouvert de boue, entouré des volatiles affolés par l’intrusion inopinée.

Mais insidieusement investie des deux côtés, avant que de se retrouver confrontée à l’insupportable, prétextant un manque d’eau à table, elle s’était levé soudainement, obligeant les potentiels frères ennemis à quitter la douce chaleur qui peut régner sous la jupe d’une femme

Leurs mains légitimes s’étaient soudain trouvées confrontées de chaque côté du siège laissé vacant par Mathilde Le regard du jeune amoureux avait reflété un sentiment situé entre consternation et médisance. Mais pour autant avant de quitter l’assistance, Mathilde, poussée par je ne sais quelle provocation, avait sur les lèvres de son nouvel bien aimé, déposé un baiser complice de leur relation amoureuse.

« Oh là, ho là, ho là, chère Mathilde, aurais-tu une attirance pour les jeunes garçons ?

-Pourquoi vous le cacher plus longtemps, Benjamin et moi sommes amants, mieux que cela nous vivons une véritable histoire d’amour, n’en déplaisent à mes détracteurs», avait-elle répliqué avant de disparaître dans la cuisine.  

Sous le regard médusé des convives, Benjamin, soudainement rétabli dans ses fonctions illicites, s’était levée pour rejoindre sa délicieuse violoncelliste.

«Comment as-tu pu, Mathilde ?

- De quoi parles-tu ?

-Cet Angelio, sa main sur ta cuisse...

-Ah oui, tu es vainqueur, tu es allé plus loin... »

Lorsque Mathilde et Benjamin avait réintégré le salon et rejoint les convives, leur entrée avait eu un effet théâtral sur l’assistance.

Un silence s’était imposé naturellement suite à l’aveu dont Mathilde les avait gratifiés un instant auparavant.

Isa, toujours identique à elle-même, maîtresse de maison hors norme avait apaisé le trouble ambiant

« Je vais pouvoir vous servir la suite, maintenant que nos tourtereaux sont de retour !

-Désolée, Isa pour ce léger contretemps, je suis confuse ...

-Allons, Math, chérie, remballe tes excuses, tu es toute pardonnée pour tes emportements avait répliqué Jacques.

-Emportements, quels emportements ? Je suis amoureuse. » 

 L’impatience de Jacques, avait coupé court à la discussion. 

« Isa, la suite !

 -Allez, Isa, le devoir nous appelle. 

-Feuilleté de filet de loup aux mangues.

-Vous foutiez quoi avait lancé Jacques ?

-Ce que j’apprécie le plus chez toi, Jacques c’est ta délicatesse, je te laisse imaginer le reste. » 

Benjamin et Georges alias Angelio n’avaient pu réprimer un sourire complice à l’encontre de Mathilde. L’agressivité permanente dont elle ponctuait systématiquement ses répliques à l’intention de Jacques témoignait non moins de son tempérament de feu que de son aversion pour le mari de son amie. A vrai dire, elle le détestait et se contenait pour son ex-colocataire des années fac, par tendresse et compassion, un sentiment dont elle n’était pas fière.

A son tour Jacques s’était contenu, mais pour des raisons bien différentes que celles de Mathilde. Inversement, Il avait toujours eu une profonde attirance pour Mathilde, lui le coureur de jupons, le queutard, comme il se plaisait à se nommer, mais une attirance autre que celle qu’il pouvait ressentir pour les passagères de sa vie de débauche. Il aimait cette particularité des traits de caractère de Mathilde, du moins celle qu’il avait connue. Elle possédait une double personnalité masculin-féminin lui donnant un charme supplémentaire qui engendrait un profond respect. Mais jamais, elle n’avait succombé à ses tentatives de séduction, pas plus qu’à celles de son épouse et c’était cette résistance qui faisait qu’il l’admirait sans jamais ne lui en avoir fait la démonstration. Ce mélange des genres la rendait irrésistible à ses yeux et pour cette raison il avait éludé une réponse désobligeante.

La suite du repas avait été toute aussi délicieuse que les entrées et le champagne accompagnant tout le menu avait détendu l’ambiance.

Jacques, exceptionnellement, n’avait plus taquiné Mathilde, qui, elle d’habitude si rêveuse, s’était prêtée au sujet des discussions quels qu’ils soient.

L’italien ne l’avait plus importunée, et avait préféré jouer sous la table avec ses pieds, tentant vainement de détourner l’attention d’Isa, qui elle n’avait d’yeux que pour Mathilde.

Benjamin, imperturbable avait continué à caresser le haut des cuisses de Mathilde découvrant un peu surpris que son sexe fût toujours autant empreint de désir humides.

Machinalement, à la fin du repas, entre le café et le digestif, Mathilde avait sorti son étui à cigarette prête à en cramer une, lorsque Jacques et Isa lui étaient tombés dessus comme la misère sur le pauvre.

« Non, Math, plus personne ne fume ici, alors épargne nous d’une stupide relance tabagique. Si tu veux fumer tu peux aller dans le bureau de Jacques et tu ouvres la fenêtre qui donne sur la cours intérieure.

-Ok, désolée, tu viens Benjamin ? »

Le jeune homme avait suivi Mathilde, heureux de quitter la table à laquelle il commençait à s’ennuyer.

Dans le bureau, rien n’avait vraiment changé, Mathilde s’était saisi d’un cendrier, avait ouvert la fenêtre coté cour, s’enivrant au passage des bruits ascensionnels de la capitale et des odeurs capiteuses, à son goût, de l’asphalte sous une légère ondée de printemps.

Benjamin avait allumé une lampe.

« Non éteins ça, avait –elle murmuré, en faisant crépiter le bout incandescent de la cigarette dans une profonde aspiration. Hum, ça fait du bien. »

Elle s’était accoudée sur le rebord de la fenêtre détaillant avec curiosité les scènes de la vie quotidienne, au travers des rideaux des appartements situés en face. Rien ne se passait vraiment, si ce n’était dans un appartement sous les toits. Un homme en solitude cramait comme elle une tige aux pouvoirs cancérigènes, peut être pour tuer le temps et l’ennui, ou peut être avait-elle à faire à un homme qui comme elle, aimait ces instants de solitude.

Leurs regards s’étaient croisés, il lui avait même fait un signe de la main.

Benjamin aux aguets, l’avait questionnée.

« Tu connais ce type ?

-Pas le moins du monde, va savoir il me prend peut être pour Isa, c’est peut être son amant avait-elle rajouté en riant. Embrasse moi, j’ai envie de ta bouche. 

-Depuis le temps que je patiente... »

Il avait collé sa bouche à ses lèvres lui imprimant presque instantanément sur la peau de Mathilde une myriade de frissons tactiles et contagieux. Les désirs de sa maîtresse étaient palpables et, après une brève négociation avec lui-même, il avait laissé ses doigts rejoindre le nid douillet et chaud attendant ses audaces.

Les effluves alcoolisées courant dans son sang, les odeurs familières d’asphalte et de pluie mêlées, l’audacieuse mais non moins délicieuse curiosité du voisin mateur ne perdant pas une seule note de la dérive en érotisme avaient argumenté son égarement au point qu’elle en avait ressenti l’humidité de ses désirs parcourir doucement la longueur de ses cuisses. 

« Je crois que tu es trop diabolique pour moi, Mathilde » et il avait tourné les talons pour rejoindre le salon. 

Imperturbable, elle avait allumé une nouvelle cigarette et s’était à nouveau accoudé sur le rebord de la fenêtre.

Sous le ciel à nouveau étoilé l’incandescence de deux cigarettes allumées se renvoyait le reflet.

L’homme d’en face avait crié bonne soirée avant que de refermer sa fenêtre et de tirer ses rideaux...

Elle l’avait imaginé, un instant, se caresser dans la solitude de la pièce par ennui ou par dépit un peu comme quand on grille une énième clope. Game over !

Le charme de l’instant était passé, Benjamin n’avait su profiter de la situation par trop idyllique exacerbant plus que de raison la libido empirique de sa nouvelle compagne érotique.

Rétrospectivement, elle avait songé qu’il pourrait lui en vouloir de l’avoir ainsi évincée, et c’est non sans une certaine crainte qu’elle avait rejoint l’assistance...

La table avait été désertée de ses convives et la pièce avait gagné en intimisme, des lumières plus tamisées l’avaient accueillie. Dans la demi-teinte de l’ambiance feutrée, elle avait pourtant rapidement discerné une nouvelle silhouette féminine, plutôt jeune, plutôt blonde, plutôt exagérément provocante, le stéréotype même de tout ce que Mathilde exécrait. Un rire peu discret et complètement stupide donnait une touche supplémentaire au pathétique de la mauvaise gravure de mode grimée jusqu’au bout des ongles french manucurés.

Elle connaissait bien ce type de femmes pour en avoir croisé plus d’une, le  genre qui ne voit pas plus loin que le bout de leurs seins siliconés. Mais pour autant, la jeune inconnue s’était immédiatement présentée à Mathilde, lui tendant une main énergique et sincère ... 

« Enchantée Mathilde, lui avait-elle lancé avec un fort accent du sud, je m’appelle Virginie. » 

Le ton de la soirée était donné.

Il était temps que Mathilde tire sa révérence gentiment .Elle récupérait son manteau Puis elle s’excusait auprès de Jacques, sous un prétexte bidon dont il avait décelé la tartuferie dès les premiers mots. Malgré elle, elle lançait un « Tu viens Benjamin » très dirigiste, presque indécent dans sa tonalité .A la vérité plus personne ne leur prêtait attention,

Benjamin était très heureux de suivre Mathilde, de fuir cet endroit dans lequel il n’avait à aucun moment de la soirée trouvé sa place. La lubricité ambiante était en vérité très excitante à son regard, mais peu engageante. 

Lorsque la lourde porte d’entrée avait claqué derrière eux, Mathilde avait pris par une profonde inspiration une bouffée supplémentaire d’oxygène avant de songer à son ex mari.

Heureusement qu’il n’était pas de la partie. 

Le trajet de retour, s’était avéré très sage. Ils avaient échangé leurs opinions sur les protagonistes de la soirée qu’ils venaient de quitter, comme cela se fait souvent une fois la porte fermée. Ils avaient même ri de la situation alambiquée à laquelle ils s’étaient trouvés confrontés bien involontairement. 

« Avoue, Mathilde, tu voulais me mettre à l’épreuve, tester mes capacités de néo-libertins !

-Tu fais fausse route, c’était juste, enfin pour ma part, des retrouvailles amicales, mais apparemment ils sont complètement accros de leurs dérives sexuelles .Surtout Jacques ! Isa, elle a toujours eu une profonde attirance pour les femmes, les permutations ou mélanges ne l’intéressent guère !

-As-tu fait l’amour avec elle ?

-L’amour ! Un bien grand mot je pense pour les échanges que nous avons pu partager à la sortie de l’adolescence !

-Tu en parles comme si c’était dans la normalité.

-Mais c’est la normalité ! Quand les filles deviennent femmes, elles se découvrent, recherchent leur sexualité et le pensionnat est un moteur déclencheur supplémentaire. Mais que t’a-t-on appris ?

-Pas grand-chose en vérité, je découvre, je m’informe, j’aime l’inconnue et cette inconnue m’a guidé jusqu’à toi, grâce au hasard.

-Tu crois vraiment au hasard ! Je n’y crois plus depuis longtemps mais je t’accorde le bénéfice de ta naïveté.

-Tu en as trop dit ou pas assez !

-Mais c’est que tu deviens adulte Ben, du coup cela me donne moins de scrupules à amoureuse.

-Ne me provoque pas, je te prouverai que je n’ai rien d’un ado.

-Je n’attends que cela !

-Tu ne m’as pas répondu !

-Sache que je ne réponds pas toujours, j’occulte, c’est un homme qui m’a appris à contourner les questions embarrassantes.

-L’homme de ta vie, ton ex- mari ?

-Non ce n’est pas mon mari. LUI, nous l’appellerons ainsi, lui est autre, mon ange et mon démon, mon pygmalion, mon plaisir et ma souffrance...J’aime les hommes difficilement accessibles. Je ne connais presque rien de cet homme, il a joué de son immunité face à ma séduction, je dirais presque qu’il a joui de mon addiction sans condition ! Je l’ai désiré, je croyais l’aimer.

- Je t’aime Mathilde !

-Tu ne m’aimes pas Ben, tu me désires, le désir et l’amour sont deux choses bien différentes même si bien souvent ils sont entrelacés.

-Je pense à toi tout le temps, je te désire et je t’aime !

-Voilà, nous sommes arrivés madame, monsieur ! » 

Benjamin avait réglé la course ! 

« J’ai très envie de toi, lui avait-il murmuré, dans le vrombissement du taxi qui démarrait.

-Alors prouve- le moi de suite, pas de sursis, là contre la porte cochère prend moi, à la lueur des réverbères.

-Plus d’ordre à présent, Madame, c’est moi qui les donne, allez, rejoignons nos appartements une surprise vous y attend. » 

Étrangement, elle avait obéi, entre curiosité et désir !

Dans l’intimité de l’appartement, elle avait enfin ouvert le paquet que Benjamin lui avait offert, découvrant soigneusement rangés, une paire de liens, des poignées en satins lacés à l’identique d’un corset.

Sa surprise avait transparu dans son regard étonné.

« Des liens ?

-Tu n’aimes pas ?

-Si, mais, je suis surprise de ton audace, les jeune gens auraient-ils changés ?

-Tu n’aimes pas c’est ça !

-Si, si, mais que comptes-tu en faire ?

-Les utiliser, à bon escient Mat chérie »

Elle avait ressenti dans le ton de sa voix une détermination à laquelle il ne l’avait pas habituée. 

« Tu vas te déshabiller maintenant, lentement, mais avant, je veux que tu mettes cela sur tes yeux. » 

Il lui avait tendu, un joli bandeau de dentelle et satin dans le même ton que les liens, dont elle s’était saisie fébrilement. 

« Benjamin...

-Tais toi, donne je vais le nouer. »

Il lui avait barré la vue du loup sensuel, et ce soudain isolement l’avait remplie d’émotion. Elle aimait le ton que prenait cette relation, sans en connaître les raisons.

Les odeurs s’étaient faites plus prégnantes, elle avait reconnu celle d’une allumette qu’on craque et d’une cigarette qu’on allume. 

« Tu fumes, Benjamin ?

-Non c’est pour toi, ouvres tes lèvres, et prend une grande aspiration, je le sais ça va te détendre.

-Je n’ai pas besoin d’être détendue.

-Ta respiration est plus courte, ta poitrine plus haletante, j’aime te voir ainsi, craintive

Elle avait entrouvert ses lèvres, à la recherche de la tige baguée rougeoyante.

Elle avait tiré longuement sur la cigarette incandescente avant que de renvoyer la fumée en volutes désordonnées.

Alors que la cigarette se consumait lentement en solitaire dans le cendrier, auréolant avec insolence la silhouette mouvante de Mathilde de circonvolutions bleutées indisciplinées, Benjamin avait réchauffé son gosier d’une gorgée de Bourbon.

Il aimait la nonchalance particulière avec laquelle Mathilde évoluait dans son déshabillage, dégrafant de façon fort féminine le zip du morceau de tissus qui lui servait de jupe.

Un instant il s’était laissé absorber dans un délire cinématographique, endossant le rôle d’un héros américain, façon James Bond, sous le charme d’une Tara King bien peu ordinaire.

Il s’était laissé un instant débordé par sa « jeunitude », le temps qu’il redécouvre, l’insolente mais estimable chatte de son espionne improvisée.

Profitant de la non- voyance provoquée de Mathilde, il avait scruté avec un souci de détails draconien l’objet de ses désirs renvoyant l’image obsédante dans un murmure descriptif destiné, inconsciemment, à exacerber le désir de son amante. 

« J’aime tant que tu te dévoiles ainsi à moi, ton sexe offert à mon regard. J’aime tes grandes lèvres trop étroites pour camoufler ton abricot, ce fruit lisse et juteux que je vais bientôt te dévorer.

J’aime cette fente étroite qui s’agrandit au même rythme que mon sexe qui enfle et s’épaissit sous mes caleçons.

Donne moi tes doigts, cesse un instant tes ondulations, viens d’assurer de ma tension. » 

Mathilde s’était approchée comme une chatte, mais à tâtons, risquant à chaque instant de trébucher, jusqu’à ressentir la chaleur humaine de Benjamin glisser le long de ses cuisses encore gainées de bas.

Soumise à ses inspirations, elle s’était accroupie, se présentant à quatre pattes devant le jeune homme, les pantalons en accordéon sur ses chevilles, son caleçon à mi-mollet, tendu à l’extrême devant tant de soumissions.

A ses yeux, elle était une Reine, capable de tout pour ressentir du plaisir, et même de ramper comme un quadrupède devant un jeune homme. 

Cette docilité avait exacerbé plus que de raison ses intentions, oubliant toute inhibition, sans pour autant s’encourager d’un nouveau gorgeon de Bourbon ! 

« Prends-moi en bouche », maintenant, avait-il ordonné d’une voix de plus en plus autoritaire en glissant ses doigts dans la chevelure factice, regrettant presque instantanément son emprise sur la situation.

Il aimait cette femme plus que de raison, et la sentir ainsi à sa merci, si belle dans sa subordination l’entrainait bien malgré lui vers des contrées turpides dont il perdait la maîtrise. 

Il avait arraché la perruque délivrant la chevelure odorante de Mathilde, qui, dans un sursaut d’abnégation à toute servitude avait murmuré, « Non, Benjamin, pas ainsi », avant d’arracher son pull entraînant par la même occasion le bâillon visuel. 

Sa poitrine haletante, la voracité de son regard déposé sur son membre tendu avait engendré de bien stupides paroles dans de telles circonstances, ces instants bénis des Dieux, où l’Amour laisse place, dans la fugacité, à la lubricité érotique. 

« Je t’aime, Mathilde chérie.

-Je ne t’aime pas Benjamin, j’ai envie de toi, j’ai envie de baise, pas de romantisme, pas de promesses, juste du plaisir, pour le plaisir, juste pour le plaisir ! » 

Avant même qu’il ne réplique, qu’il ne rajoute une insipide traduction de ses sentiments, elle avait gobé son sexe jusqu’à la glotte. 

Mais un sursaut de virilité l’avait ramené à la réalité, refusant d’être à nouveau malmené par cette femme dont il n’arrivait plus à déterminer les limites de la sagacité. 

« Non, Mathilde, pas ainsi. »

Il avait arraché brutalement son sexe d’entre les lèvres de Mathilde pour saisir les liens de satin dont il lui avait fait cadeau.

La contournant, il avait glissé les manchons à chacun de ses poignets, puis, délicatement avait ramené ses mains dans le dos avant de les unir ensemble, la maintenant à nouveau dans une position d’obéissance. 

 « Est-ce bien cela que tu désires, Benjamin, que je me soumette à tes désirs, réfléchis bien avant d’agir.

-Tu es une délicieuse capricieuse, mais vas-tu me laisser longtemps ainsi dans cet état, ma queue tendue comme un sceptre, vas-tu me laisser comme un jeune prince attendant son couronnement ? 

Mathilde, ligotée et à genoux comme une pénitente châtiée pour ses péchés charnels, avait enrobé d’un bouche voluptueusement gourmande le membre orgueilleux, accompagnant sa gloutonne appétence d’un va et vient harmonieux de tout son corps . 

A la seule force de ses cuisses, poings liés, elle avait entamé une magistrale interprétation de la fellation, jusqu’à conduire son jeune amant jusqu’au bord de la jouissance. 

Chef d’orchestre de ses lèvres et de sa langue, à la manière d’un Maître de musique, elle avait dirigé une symphonie fantastique, modifiant les tempos, crescendo, de l’adagio au maestoso, son regard bien planté dans celui de Benjamin, jusqu’à que celui –ci ne puisse plus soutenir la licencieuse arrogance de son amante.

Courageux mais pas téméraire, il n’allait plus résister bien longtemps aux talents de « suceuse » de Mathilde dont le péché mignon en matière de caresses, il l’ignorait jusqu’à présent, était la fellation.

Il avait alors abandonné toute passivité, accompagnant le mouvement régulier de Mathilde avec la même application qu’elle, la rejoignant de ses soupirs à ses gémissements témoins du plaisir qu’elle aimait lui donner.

Cruellement elle l’avait abandonné à la frontière de son plaisir, l’obligeant à réprimer douloureusement ses dérives jouissives.

Un instant il avait assimilé sa diabolique maîtresse au statut de véritable criminelle capable de jouir de la frustration qu’elle lui imposait.

En vérité, la clairvoyance de Mathilde était telle qu’elle avait anticipé sur les intentions malhonnêtes auxquelles il la destinait.

Son désir intrinsèque et mordant pour son jeune amant ne laissait pas la place, en cet instant, à des jeux érotiques s’éternisant. Il aurait bien le temps de la soumettre au supplice de la jouissance en soumission, entravée, menottée, dans l’impossibilité de se soustraire aux caresses, aux lèvres de son amant, à un plaisir si violent qu’il en devient insupportable.

Elle connaissait cette délicieuse torture, multipliant les acuités sensorielles, mais en cette soirée, une furieuse envie d’être prise prédominait ses déviances. 

« Garce, si tu crois que tu vas t’en tirer comme cela. » 

A même le tapis, prenant soin de positionner son buste et sa tête sur le siège du canapé, il avait joui de spectacle de son cul haut perché. Puis il l’avait transpercée, conquérant, sans égard, lui arrachant un soupir de jouissance au contact de son sexe dans son étui ruisselant.

Victorieux, il l’avait martelée, puissamment, violemment, une main sur sa taille, l’autre accentuant la cambrure déjà excessive en tirant vers l’arrière les poings liés.

La régularité et la brutalité avec laquelle il l’avait pilonnée, son regard campé sur la croupe altière, avaient arraché à Mathilde des cris de guerrières embellis de quelque obscénités verbales dont elle faisait l’objet, les infligeant d’une bien triviale manière à son sexe en feu.

Elle n’avait jamais abdiqué, dodelinant du cul comme une vrai déesse, jusqu’à la délivrance, lorsqu’elle avait ressenti une chaleur, sourde et violente à la fois, envahir tout son ventre. 

Benjamin l’avait gratifié au passage, sur la rondeur de ses hanches de quelques égratignures, tant sa jouissance avait été vibrante, mais silencieuse.

Alors qu’il s’effondrait lourdement sur le corps de Mathilde encore éblouissante de jouissance, elle lui avait reproché son silence, il l’avait embrassé en guise de réconciliation.

Il ne saurait jamais qu’elle l’avait guidé où bon lui semblait, à moins que son apprentissage ne s’avère plus rapide que ce qu’elle espérait, déjouant les malices dont elle était capable. 

L’instant d’après, libérée du corps pesant d’amour de son amant, Mathilde avait rejoint la salle d’eau.

Le miroir, si souvent complice de sa féminité, lui avait renvoyé le reflet d’une femme dont les cernes bleutés imprimées sous ses yeux dévoilaient l’image d’une amante qui vient de baiser, ou de se faire baiser violemment.

La peau encore moite de la gratitude amoureuse et dominatrice de son amant, elle jubilait encore de tant d’égarements totalement illicites et pourtant si troublants.

Par compassion ou complaisance , depuis la salle de bain, elle avait interpellé Benjamin, l’invitant à passer la nuit ici, dans son lit .Songeant que c’était la première fois qu’elle envisageait sa relation avec lui au-delà d’une étreinte, elle avait, presque instantanément temporisé l’invitation spontanée. 

« Mais si tu préfères rentrer, je n’y vois aucune objection, d’ailleurs...

-D’ailleurs ?, avait-il questionné, nu dans l’embrasure de la porte, les cheveux en bataille, son sexe à nouveau dressé

-D’ailleurs, je pars tôt demain matin, mais tu pourras dormir si tu le souhaites, je te laisserai une clef. » 

Cette dernière réplique l’avait figé et fait débander presque illico, bien qu’encore investi de désirs abondants pour le corps ruisselant de Mathilde.

Comment pouvait-elle, avait-il songé, comment pouvait-elle être aussi peu sensible ? Sa fermeté en totale opposition avec ses inhibitions venait de claquer comme un coup de fouet, comme une punition infligée pour son impertinence de vouloir la baiser encore et encore.

A moins qu’elle ne veuille s’imposer une pénitence, en récompense de son hégémonie érotico-sensuelle.

Aux yeux de Benjamin, cette beauté féminine en proie à ses anciens tourments, lui apparaissait soudainement autant comme une mystérieuse rebelle que comme une délicieuse amante docile .Cette dualité permanente, ce combat incessant qu’elle ne livrait qu’à elle même sans soucis de contradiction, ni de déception, loin d’être une barrière, attisaient ses intentions de faire d’elle sa maîtresse à part entière .

Il était temps de la surprendre, d’ignorer son adversité et son indifférence, de la contrer, de l’obliger à s’arracher à ce mystère dont elle voulait s’enrober, quitte à se laisser malmener pour en sortir victorieux.

Plutôt que de combler ses ambitions, il avait décidé malgré son jeune âge et son manque d’expérience de jouer la carte du mauvais élève désobéissant.

« Puisque tu pars tôt demain matin, je préfère rentrer chez moi, et puis, que tu me laisses jouir de tes appartements me dérange énormément.je prends une douche et je rentre. 

-Tu ne me demandes pas ou je pars demain ?

-Cela ne me regarde pas, tu es libre de tes actes, comme moi du reste.

 -Comme tu veux ! » 

Elle avait joué les belles indifférentes si ce n’était dans son comportement sensuel dans la gestualité de sa silhouette hautement féminine.

Sa maturité, tant érotique que génétique était un flambant atout de séduction face à la fraîcheur masculine de Benjamin, et il avait eu toutes les peines du monde à réfréner ses douloureuses pulsions lorsque la peau de Mathilde, encore ruisselante, l’avait négligemment effleuré à la sortie de la douche.

La raison pour une fois l’avait emporté sur sa passion, et avec une désinvolture déconcertante, il avait pris sa place sous le jet du pommeau, jouant à l’identique de sa maîtresse de ses pouvoirs de séduction.

Le plus discrètement possible, pour ne point trop paraître gourmande, elle avait décortiqué la silhouette de son jeune amant, analysant dans le détail chaque arête et chaque rondeur de ce corps dont la jeunesse ajoutait une e note supplémentaire dans une musculature déconcertante d’attirance.

Elle avait eu envie de l’embrasser sous l’eau jaillissante, envie de laper chaque parcelle de son corps pour mieux le revisiter avant que de l’abandonner pour quelques temps.

Frottant énergiquement ses cheveux, elle n’avait pas pu, dans le coup de l’action, tant ses postures, même les plus banales, pouvaient séduire Benjamin.

La seule vue de ses seins lourds mus d’une émouvante agitation, sous une gestuelle énergique, l’avait complaisamment accompagné sous la douche, lui imposant une tension érectile dont il se serait bien passé, compte tenu de ses nouveaux projets.

La toilette de Mathilde était un vrai ravissement qu’il emporterait avec lui, le temps qu’elle le rappelle, quand elle serait en manque de lui.

Elle s’était enveloppée dans un grand peignoir éponge douillet, l’avait ceinturé fermement avant de choisir des tenues appropriés pour son séjour dans la Creuse

Quoi qu’il en soit à cet instant précis elle songeait à l’homme sans tête, celui qu’elle avait aimé plus de raison sans jamais pouvoir lui appartenir.

Ses horizons, faits de rêves et de désirs, d’espérance pour un homme dont elle ne connaissait les intentions qu’au travers de ses écrits étaient en train de s’effacer. 

Elle avait quitté tôt le lendemain matin son appartement parisien, abandonnant Benjamin encore endormi après une nuit des plus sages, pas vraiment « L’auberge des culs tournés », mais suffisamment de distance entre eux pour ne pas succomber à la tentation.

Puis elle avait récupéré sa voiture dont elle n’avait guère l’utilité dans la capitale, avant de prendre la route et de se confronter à cette heure matinale aux embouteillages matinaux habituels citadins.

Elle n’avait guère qu’un peu plus de quatre heures de route avant de rejoindre la propriété de son ex-mari, à Aubusson, une acquisition dont il n’était pas peu fier, mais dont il ne voyait plus, lui avait –il dit, l’utilité maintenant qu’elle l’avait abandonné.

Oui, abandonné était bien le mot qu’il avait employé par défit ou peut être encore pour se déculpabiliser des relations extraconjugales qu’il avait multipliées pendant de longues années.

A bien y songer, il avait été le meilleur de ses amants et elle regrettait amèrement cette façon si particulière qu’il avait de lui faire l’amour.

Mais pour autant, elle ne l’aimait plus, tout juste si un soupçon de tendresse l’effleurait encore de temps en temps, quand elle songeait aux années de bonheur qu’ils avaient partagées.

Lorsqu’elle quittait enfin la périphérie de la capitale, son portable ronronnait au fond de son sac.

Elle songea un instant que c’était Christopher qui essayait de la joindre pour qu’elle lui confirme son heure d’arrivée, et par reflexe, elle répondait presque instantanément ! 

« Benjamin ?

-Tu as l’air étonnée !

-Oui je le suis, que veux-tu ?

-Sympa l’accueil ! Tu aurais pu me dire au revoir.

-Je n’aime pas les séparations !

-Dans ce cas là pourquoi es-tu partie ?

-Je suis libre de mes choix, c’est toi qui me l’as dit.

-Oui mais tout de même, sans un baiser, sans un mot

-C’est ainsi, j’ai besoin de repos, ne cherche pas à comprendre. Écoute je suis en train de conduire, la police veille, je dois te laisser.

-Je t’aime Math !

-Je t’aime aussi ! Pas comme tu le voudrais.

-Tu m’appelleras ?

-Ecoute Ben, arrête de jouer les gamins, Là j’ai envie de tranquillité qu’on me foute la paix tu comprends.

-Oui là j’ai compris. » 

Il avait raccroché. Elle regrettait sa sévérité.

C’est vrai qu’il était charmant, doux, affable, presque trop prévenant, c’est vrai qu’il avait un corps diaboliquement excitant, c’est vrai qu’elle aimait la saveur de sa peau. Oui elle était amoureuse.

Il l’avait accompagnée virtuellement sur une longue partie du trajet. Elle avait inventé des dialogues, des jeux érotiques auxquels ils auraient pu se prêter pendant le voyage, ou encore des haltes inopinées sur une aire d’autoroute .Autant de scenario qu’avec lui seul elle voulait partager. Autant de fantasmes avaient multiplié son désir dans l’habitacle du véhicule juste habité de musique.

Après être passée aux abords d’Orléans, entre fatigue et lassitude, elle avait décidé se s’accorder un moment de détente dans la prochaine station service, histoire de ses dégourdir les jambes et d’avaler un café pour recouvrer ses esprits.

Mais lorsqu’elle avait coupé le moteur, reposant ses mains sur le volant, elle avait eu du mal à contenir ses émotions du moment et glissant une de ses mains entres ses cuisses entrouvertes, elle avait récolté le fruit de son désir sur ses dentelles inondées.

Contournant les interdits et la bienséance, dans l’urgence, se moquant de l’environnement et de ses occupants, elle avait fouillé son sac, à la recherche de son jouet, un minuscule bâton de rouge à lèvres factice, afin de satisfaire ses incontrôlables envies.

Puis écartant un peu plus ses cuisses, écartant le voile de son string, elle avait glissé l’objet vibrant entre ses lèvres épanouies d’un désir grandissant.

Dès les premières vibrations, elle avait ressenti une agréable fièvre l’envahir, tétaniser ses membres, et l’emporter vers un plaisir interdit. La jouissance était venue très rapidement, fulgurante alors qu’elle ne songeait, en se caressant, qu’à Benjamin.

La tête en arrière, les yeux mi-clos, elle avait savouré son orgasme en lui dédicaçant, et en le détestant pour ce désir de lui qu’il avait inoculé en elle comme un lent poison sans antidote.

C’est à cet instant qu’elle croisa le regard d’un inconnu qui s’était délecté de ces instants volés.

Elle en sourit, puis elle en rit en se disant qu’elle avait au moins partagé son plaisir avec quelqu’un, fut-il un illustre inconnu.

Avec autant de désinvolture, elle réajustait ses dentelles, remettait de l’ordre dans ses cheveux, du rouge sur ses lèvres, sortait du véhicule avec la ferme intention d’inviter le pêcheur voyeuriste à prendre un café, mais il avait disparu.

Lorsqu’elle pénétra dans la halte d’autoroute, les regards masculins ne l’épargnèrent en rien, et fière de ces soudaines attentions étrangères, elle harmonisa sa silhouette d’un sourire énigmatique anonyme.

Elle songea un instant que les hommes étaient souvent plus sensibles à une femme qui venait de quitter les bras de son amant, et si virtuel soit-il, c’était évidemment ce qu’elle venait de faire.

Après un café vite avalé et l’achat d’une barre chocolaté destinée à calmer les grondements de son estomac vide, elle rejoignit son véhicule.

Il demeurait le seul vestige de ses années de bonheur passées auprès de son mari.

Ce vieux cabriolet qui n’avait plus d’âge avait été témoin et acteur de nombreuses parties de jambes en l’air dont elle avait un souvenir exact ancré au fond de sa mémoire.

Elle le décapotait et s’installait à nouveau au volant de son vieux char, chaussait ses lunettes noires, habillait sa chevelure d’un foulard comme on pouvait le faire dans les années cinquante.

Empreinte de nostalgie, elle tournait le bouton de son auto radio et s’enfermait soudainement dans la musicalité des notes classiques du concerto de Lalo, avant de démarrer pour récupérer l’autoroute.

Malgré sa vitesse limitée l’air en déplacement ne manquait pas de s’engouffrer sous les pans de sa longue robe à pois, dévoilant largement ses longues cuisses jusqu’à sa culotte.

Peu ou pas attentive à ce phénomène pour le moins prévisible, elle mit un certain temps à réaliser que chaque fois qu’elle dépassait un poids lourd, elle avait droit, soit à des appels de phare , soit à des coups de klaxon, ou parfois les deux en même temps. 

Sur un adagio, elle quitta rapidement l’autoroute préférant finir le reste de son parcours par les nationales plus tranquilles.

Elle se sentait à nouveau libre, mais pourtant sur la route qui la rapprochait de son ex- mari, elle resongeait à cette fois, où roulant sur une plage déserte à la tombée de la nuit, elle avait fini par s’enliser avec sa vieille golf.

Elle resongeait à cet instant où, craignant sa colère devant autant de stupidité, elle avait glissé sa main sous sa braguette. S’en était suivi un combat époustouflant, un combat érotique crescendo qui avait duré toute la nuit sous la voûte étoilée

Elle entendait encore ses cris sous les assauts de Christopher ne ménageant aucun de ses interstices féminins, la prenant mains liées au volant, puis plus tard à plat ventre sur le capot.

Elle se remémorait sa jouissance ainsi que, un sourire aux lèvres, la suite beaucoup moins réjouissante au petit matin, lorsque les gendarmes les avaient découvert endormis et nus et les avaient menacés de les amener au poste avant que de les aider à les sortir de leur galère.

Un procès verbal leur avait été dressé, elle se rappelait même du nom du brigadier qui, ça ne s’invente pas s’appelait Longequeue.

Il en avait beaucoup ri. 

Elle avait longtemps aimé leurs jeux érotiques, si seulement il l’avait respectée, elle serait toujours à ses côtés

Le portable l’emportait sur sa mémoire, elle répondait instantanément.

« C’est moi, Chrys, à quelle heure arrives-tu ?

-Tu t’inquiètes pour moi, c’est nouveau ça !

-Tu ne vas commencer. Je voulais juste te préparer un petit déjeuner !

-Prépare plutôt le déjeuner dans ces cas là, je ne serais pas là avant midi.

-Ok, ma chérie ! Sois prudente. »

Sa douceur inhabituelle ne laissait rien présager de bon, autant de complaisance avait sûrement une raison.

L’instant d’après le portable résonnait à nouveau. Il n’avait pas attendu bien longtemps.

Elle répondait de l’agacement dans la voix

« Oui, que veux-tu encore ?

-Bonjour Mathilde ! »

Elle en avait lâché son mobile. A l’autre bout de la ligne c’était lui, l’amant invisible !

Allo, allo criait le téléphone !

Radoucissant sa voix, elle répondit : « Bonjour, excuse moi je croyais que c’était Chrys !

-Comment vas-tu ?

-Bien, bien ! »

Elle ne trouvait rien de mieux à répondre !

« Où es-tu ?

-Ici et ailleurs, quelle importance ! Et toi ?

-Sur la route pour la Creuse !

-La Creuse ? Que vas-tu te perdre dans ce trou !

-Me reposer, j’adore la Creuse !

-Ah oui !  Épuisée ! Un jeune amant ? disait-il en riant.

-Comment le sais-tu ? Je suis amoureuse.

-De moi ?

-Plus, je suis guérie. »

Silence !

« Bon je vais te laisser maintenant, prends soin de toi, sois prudente, je ne voudrais pas que tu abimes ton joli petit cul. Tu me manques. 

-Toi, plus !

 -Nous verrons …baisers. »

 

Elle n’en aurait pas d’avantage, comme à son habitude.

Pourquoi à chaque fois, qu’elle envisageait de l’oublier, pourquoi réapparaissait-il dans sa vie ?

Mais cette fois Le simple son de sa voix ne lui avait pas fait oublier Benjamin, preuve irréfutable de son amour pour le jeune homme.

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