Champagne

Champagne

Publiée le 10 février 2019  

    – À ta réussite mon ange.

    – À toi mon amour.

    Nous trempons nos lèvres en réunion. Le Champagne est à température, mais pas suffisamment frais... mea maxima culpa. J'ai pris, en arrivant, la porte du petit frigo d'appoint pour celle d'un coffre ; une ressemblance qui sur le coup ne m’a nullement fait sourciller, me dissuadant logiquement – n’ayant rien de valeur à enfermer – de pousser plus avant mon exploration. C'est Laurine qui, le lendemain matin, me fera remarquer la présence du réfrigérateur, et goûtant ma déconvenue me chambrera copieusement... La vilaine. 

    Le Champagne n'est peut-être pas frappé, mais coule sucré et rosé dans ma gorge. Nous dégustons notre mousseux royal, savourons la descente des petites bulles tout en papotant joyeusement. Je la félicite encore, trinque à son succès, engloutis mon calice levé une gorgée de plus. Mon doigt plonge dans ma coupe, dessine une petite virgule sur sa surface ; Laurine le remarque aussitôt.

    – Qu'est-ce qui te fait sourire ?

    – Tu n'as pas oublié ton gage j'espère...

    Elle capote un regard sur mon entrejambe, et la coupe assise sur ma cuisse ; ramasse à pleines mains le sel de ma pensée.

    – Vas-y ! Me lance-t-elle amusée.

    Humm, j'empoigne aussitôt mon sexe et le guide entre les bords du cercle, plonge sa tête en éclaireur dans la douceur des thermes. Le ciel dans la seconde s’abat sur ma tête (les gaulois avaient bien raison de craindre sa chute). 

    « Ouilllle, ça piiiiiiiiiique ! » 

    Non, douceur n'est vraiment pas le mot. Je bats en retraite, m’extirpe du verre et tends au supplice mon appendice. Laurine approche sa bouche, et enveloppe sa langue sur mon gland agressé. Elle se glisse par-dessous, récolte en remontant les coulées sucrées.

    – Mmm ! J’expulse un souffle intestin.

    Elle relève sa tête et, tout en arborant un faux air désolé, éclate littéralement de rire. 

    – Waouh, je ne m'attendais pas à ça ! Ça pique vraiment.

    – Ça, me retourne-t-elle, sa mine hilare. Heureusement que ma langue...

    Je ne sais si un baptême dans le Champagne produit toujours cet effet, ou si ma muqueuse est simplement sensible (bon, j’ai eu l’occasion depuis de retenter par deux fois l’expérience... et mmm, ma muqueuse n’a pas tiqué), mais la sensation goûtée est loin d’être celle à laquelle je m’étais préparé. Fort heureusement, et en réponse à ce désagrément plongeant, la médication de sa langue a eu un effet immédiat.

    – Une deuxième tentative s'impose, qu’en dis-tu ?

    Mon aide-soignante – sans dessous ni culotte – me gratifie d'un sourire.

    – Si tu veux, mais ça va encore te piquer.

    – Oh, mais je compte sur toi. Tu ne vas quand même pas me regarder souffrir sans desserrer les lèvres. Tu veux que j’ameute tout l'hôtel ??

    – Je serai curieuse de voir ça ; tu auras l'air fin, ta queue baignée dans le Champagne, si quelqu'un toque à la porte. Tu vas devoir serrer les dents petit cœur... et t'en remettre à moi.

    Oh ça... je ne le fais que dans ce but avoué. Empoignant mon courage à une main, je plonge à nouveau mon sexe averti, l'immerge cette fois plus profond dans son petit jacuzzi alcoolisé. Surprise, cela pique un peu moins, beaucoup moins même ; mon extrémité se serait-elle accoutumée ?? Je m'extrais sans précipitation, approche de son visage mon pénis tout juste picotant, pendant et versant sur le drap. Laurine s’abaisse et avance sa bouche. Hum, ce n'est plus sa langue seule, elle me suce ses lèvres scellées, se ravale lentement sur ma queue, nettoie et aspire chaque goutte embrigadée. « Mmmmmm », j'entends son contentement gourmet, serais prêt à braver des douleurs plus vives encore rien que pour la jouissance rejouée de cet instant.

    Laurine libère enfin mon sexe, laisse parader sa langue en se reculant. Elle remonte le long de mon torse et chevauche sa bouche sur la mienne. Ses lèvres exhaussent une saveur raffinée. Je porte ma coupe à une hauteur diserte, écope derrière son baiser une lampée... sans surprise le goût est identique.

    – Alors, ça va mieux ? S'enquiert-elle.

    – Oui ! Ta bouche a fait des miracles. 

    Elle paonne devant moi, fière – et à raison – des bienfaits de sa thérapie buccale. Je la regarde qui cheville sa coupe et ingurgite à son tour une gorgée. Je sais qu'il ne lui faut rarement plus d'un verre pour ressentir les premiers effets de l'alcool, sais aussi qu'elle a déjà dépassé ce chiffre (je ne tiens pas compte des quelques larmes écopées sur mon sexe). 

    – Voilà une jolie façon de fêter ton diplôme.

    – Oh oui, je n’avais jamais fait.

    – Tu as pensé au Champagne ; j’avais peur que tu oublies.

    – Oh, j’ai fait ça ce matin, avant de partir ; la bouteille dans un pochon, et les deux coupes au fond de mon sac à main.

    – Une vraie boit-sans-soif.

    – Moi ? Si je me rappelle bien, c’est toi le premier qui en a parlé. Et puis vouloir me faire boire... voilà qui n’est pas très catholique.

    – Hum oui, je suis assez content de moi.

    Nous buvons une autre gorgée. Laurine m'avoue être un peu pompette, ses deux petites pommettes colorées, ses yeux bleus grands ouverts. Sa sentence tombe avec un brin enjoué d'autorité... vous avez dit désinhibée.

    – À ton tour !!

    Je relève interrogeant mes sourcils : « À mon tour ? »

    – D'avoir les mains attachées... Elle exhibe les bracelets pendus à ses doigts, les agite de haut en bas.

    Pour tout dire, je ne suis pas surpris. Qu'elle le doive ou non au Champagne, son allant dominateur n'est pas pour me déplaire, bien au contraire.

    – D’accord, mais d’abord...

    Je me retourne et ravis un emballage plat et rectangulaire, de la dimension d’une tablette.

     « Je veux que tu mettes ça avant. »

    Je défais l’entourage de carton et extirpe, pliée au carré dans sa pochette transparente, une paire de bas Fetish. Entièrement gommés de noir, je lui présente les deux échassiers moulants. Laurine attrape la première jambe et entreprend de chausser son pied. Je l’observe qui s’escrime – sans que celle-ci ne progresse d’un pouce – sur la guêtre récalcitrante. Rien n'y fait, la jambe reste collée à la sienne, ne bouge d'un petit millimètre. 

    – J'y arrive pas !

    Je m'empresse de lui venir en aide, amusé par sa gestuelle impuissante. Je tente de remonter son bas, consigné à hauteur de ses chevilles, mais rencontre la même résistance. Impossible de l’emmener plus haut. Frustré par ce premier échec, je repars de zéro ; dévisse le collant, l'enroule sur sa base, et tout en l’écartant à son maximum l'enchâsse sur son pied levé. Elle recule d’un bond sous ma poussée, braque ses deux bras en arrière. Je tire comme un forcené sur le bas, le force avec autorité à dépasser l'étage de son mollet, mais en vain. La situation, cocasse, déclenche un fou rire partagé ; son expression aux éclats sape en un tour mes forces restantes. Je démissionne finalement, abandonne mon effort et délivre le sous-fifre de sa jambe. Dommage, le latex l'aurait si joliment habillée... avec un peu de talc (la prochaine fois).

    Je me dresse devant sa bascule, ses genoux jouant en l’air. Laurine rompt illico sa posture, ramasse et me présente pendeloques les menottes, sa petite main jouant l’impatiente.

    Oui... nous en étions là.

    Je me tourne et lui offre mes poignets. J’entends par deux fois le bruit des scratchs qui s’accrochent. Me voilà pareil à ma captive il y a peu, mes mains contraintes dans sa position, impuissant à écarter mes bras. Mmm, je découvre sa difficulté. Emporté par mon poids, je tombe à la renverse sur le matelas. Laurine aposte sitôt ses cuisses au-dessus de mon visage. Je braque ma tête, relève mon menton et me cale sous sa cène. J’affleure ses lèvres, cherche sa cyprine... mais peine à me hisser. Ambitionnant plus, Laurine entrouvre ses jambes et descend ses centimètres ; sa fente humide se pose sur ma bouche. Mes poignets attachés, ma compagnie défendue sur le dos, ma langue dardée nettoie sa conque. Elle se tient verticale, son sexe chatonné, frotte sa vulve sur le bas de mon visage. Je la laisse oh grand évidemment faire, le voudrais-je ne saurais l'en empêcher. 

    Laurine lève son bassin, m’enlève l’eau de sa coupe et recule en arrière. Je culbute mon chef et l’aperçois qui remonte et s’allonge sur le dos, enfonce sa tête dans l'oreiller puis, son regard communié, écarte ses jambes. 

    Ohhh, pourquoi m’avoir ôté le miel de la bouche... si ce n’est pour jouer un peu.

    À l’évidence je vais devoir ramper, mes poignets dans mon dos entravés. Je serpente sur le ventre, parviens non sans mal en repoussant le drap à emmener ma tête. Laurine me fixe, son expression aux anges. Elle m'ouvre sa ruche, tire son alvéole vers le haut. Je couche mon portrait sur ses battants vermillon, fi de mon handicap. Elle attrape l'arrière de mon crâne et plaque mon visage entre ses jambes. Hum, sa prise est douce mais sans concession, me fait respirer au plus près sa nature intime. Elle imprime un mouvement serviteur, ses soupirs maîtres m’accule dans les mânes de son entrecuisse. Je la lèche, exerce au mieux ma langue, écarte ses cloisons, hérisse son joyau gorgé de sang. À ma surprise, elle se relève prompte et sans prévenir, abandonne à l’horizontale ma tête sur le drap ; ses seins stalactites se penche par-dessus mon visage et commence à dénouer mes liens. Ma bouche intercepte un de ses mamelons, mais ne parvient à le confisquer. Son sein ballotte, cogne ma face, pendant qu'elle s’affaire dans mon dos sur mes entraves. Les scratchs démariés, elle jette les menottes sur le lit, puis se renverse sur le ventre ; ses bras écartés et sa joue sur le blanc me lance :

    – Tu as les mains libres maintenant... Tiens ! Mais c’est vrai.

    J'empoigne son petit cul regardant et écarte son partage. Ma langue se pose sur sa rosette. Mes doigts fichés dans sa chair, j'explore son entre-deux, suis son dénivelé jusqu'à sa vulve. Laurine soulève en réponse ses fesses. Ohh, je me décale légèrement et fais main basse sur le tube de gel. Je pousse un petit berlingot en pressant sur le boyau, m'empare du gode attentiste et enduis son sommet moulé. J'incite – ma main libre l’accompagnant – Laurine à se retourner, ses jambes se décroisant engage mon phallus lubrifié. Je le fais glisser sur ses lèvres, chasse à nouveau ses cuisses pour découvrir son jardin. Son anus domicilié en dessous, j'introduis la calotte arrondie du godemiché, pénètre doucement son abbaye sombre. Ma candide ravale un souffle dès son intromission, se décontracte sur le même accord : « oooohhhhh ». Je pousse mon convive moulé, l’entre peu profond, cherche seulement à accoutumer son hôte à sa présence. Mais voilà... je le laisse innocemment ressortir. Éconduit dehors, celui-ci ripe sur le plancher de son périnée, d’un élan primesautier se loge dans l’ajour de sa fente.

    – Ouiii, là !

    Son corps se soulève, manifeste avec force et démonstration. Aïe, ses mots sonnent le glas : il va m'être difficile à présent de déjouer son hospitalité supérieure. Son haut le corps, son sursaut dans l’instant ne plaident un retour arrière. J’entends le pleur d’une voix suraiguë, le couplet d'un célèbre groupe électrique, habitant d'une terre insulaire au cœur rouge.

I got nine lives, cat's eyes
Usin' every one of them, and running wild
Cause I'm...

    Mon entrain loin d'être refroidi, j’investis son antre. Le godemiché s’abîme plus profond dans sa vasque. Je descends ma bouche sur le culmen de sa vulve, avec mes doigts écarte la jointure de ses lèvres et consigne ma langue sur son clitoris. Je lèche le toit perlé de son chapeau, ma main couchée sur son pubis, mon autre guidant mon conviviat quelques centimètres plus bas. Laurine proteste, sa libation abondante. Je sens sa main tâtonner le haut de ma cuisse ; plonger à l'intérieur. Ses doigts s’agrippant, elle m’empoigne vigoureusement, masturbe mon membre viril. La friction parrainée du gode répond d’un même enthousiasme ; nous voilà tous deux pris dans un sprint final... qu'elle ne peut pas perdre.

    – Je vais jouir, je vais jouir, t'arrête pas... Oh, mais pour rien au monde.

***

La sublime Laurine était l'héroïne de La flèche wallonne et d'Une leçon particulière.
Retrouvez également Lisa du même auteur, Christophe Lliann.


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